Projets de TGV : la folie des élus

J’ai participé hier soir à un débat public à Montluçon (Allier) sur le projet de TGV Paris-Orléans-Clermont-Lyon. Il ne s’agit pas d’une paille financière: ce projet de 500 km est estimé entre 12 et 14 milliards d’euros, pour l’essentiel à la charge de la collectivité car il n’est pas rentable. Si l’on prend l’ensemble des projets de TGV signés au Grenelle de l’environnement, le coût s’élève à 103 milliards d’euros.

En cette période de crise de la dette, croyez-vous que cela préoccupe les élus locaux ? Pas le moins du monde. Tous se sont déclarés pour cette infrastructure. Le président du Conseil général de l’Allier et le représentant de la région allant même jusqu’à réclamer un financement total par l’Etat, au vu des finances exsangues de leurs collectivités. Parce que celles de l’Etat seraient en meilleure santé ? C’est à croire qu’ils n’ont jamais entendu parler de la crise de la dette souveraine. J’ai détaillé ce sujet dans un article “Les projets de TGV vont-ils faire dérailler les finances publiques ?” dans L’Ecologiste n°35.

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4 Responses to Projets de TGV : la folie des élus

  1. ALAIN STEINBERG says:

    Ah comme j aime les jeremiades contre le tgv !!!
    et si on comptait tous les milliards depenses pour que nos ‘buisness men’ prennent leurs avions sur le meme trajet !!
    le tgv n est il pas MOINS polluant (et moins bruyiant ?

    • La question est de savoir s’il faut continuer ou pas à dépenser des milliards dans des projets qui sont quasi-tous, en ce qui concerne les projets de TGV, déficitaires. On peut toujours ignorer cette question et brasser de l’air en agitant d’autres sujets, mais on voit quand même où cela aboutit : hausse des impôts, baisse des prestations sociales.

      Ou alors, il faut être cohérent: dire oui aux nouveaux projets de TGV, et dire par quelles hausses d’impôts ou baisse des prestations sociales on les finance. Certes, c’est nouveau comme questionnement. Depuis trente ans on finançait par l’emprunt sans se poser de questions… c’est fini.

      • Simeon says:

        Le TGV est aussi facteur de désenclavement des territoires.

        voilà pourquoi certaines villes, notamment du centre de la France
        sont si demandeuses.

        • Le mot “désenclavement” me semble utilisé par habitude et ne plus correspondre à la réalité. Dans les années 1950 ou 1960, années de la jeunesse de nos édiles, cela pouvait recouvrir une certaine réalité. Aujourd’hui, même pour les villes du centre de la France, ce n’est plus vrai. Clermont-Ferrand par exemple est à 3h de Paris par train direct sans escale. C’est à dire moins de temps que pour rejoindre Paris depuis Grenoble. Est-ce que vous entendez les élus de Grenoble se plaindre de leur “enclavement” ? Non. Le problème doit être ailleurs, non ?

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