Climat: un succès minuscule à Durban

Pour l’Union européenne, c’est une « percée historique ». Pour Greenpeace, c’est « un échec: les pollueurs ont gagné ». Qu’en est-il vraiment ?

1. Aucun plan n’a été adopté pour enclencher la très forte baisse des émissions de CO2 et autres gaz à effet de serre: le mot échec est parfaitement adapté.
2. Le protocole de Kyoto, seul accord international sur le sujet, prévoyant la baisse des émissions des 37 pays industrialisés l’ayant ratifié de 5% seulement entre 2008 et 2012 par rapport à 1990, se terminait en 2012. La Conférence de Durban a décidé in extremis de le prolonger d’au moins cinq ans. Tous les projets développés sous le nom de «Mécanismes de développement propres » ne sont donc pas à jeter à la poubelle et le principe de la réduction des émissions est maintenu. Ce n’est pas glorieux.
3. Les 195 pays présents, incluant les trois pays qui émettent ensemble plus de la moitié des gaz à effet de serre à savoir les Etats-Unis, la Chine et l’Inde, ont décidé d’adopter d’ici 2015 un accord international pour réduire les émissions de CO2 pour une entrée en vigueur « à partir de 2020 ». L’expression « percée historique » est donc justifiée… mais cette percée n’est qu’une promesse assortie d’un financement extrêmement vague pour une action extrêmement floue à une date extrêmement tardive.

En bref, les résultats concrets obtenus à Durban sont positifs mais minuscules. La prochain conférence internationale sur le climat aura lieu l’an prochain au Qatar. Un lieu idéal pour enclencher la sortie historique des énergies fossiles, non ?

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