La vérité pour tous

Le candidat Hollande promettait une « France apaisée » et l’arrêt des propositions « clivantes ». Mais le projet de loi de « mariage pour tous » déposé par le gouvernement fin 2012 a provoqué un profond clivage avec une redéfinition complète du mariage et de la filiation. En effet, contrairement aux Pays-Bas par exemple, le projet du gouvernement prévoit rien de moins que d’affirmer avec la force de la loi un mensonge sur la filiation.

Que disait la proposition 31 du candidat Hollande ? Dans son programme de 40 pages, cette proposition occupait à peine plus d’une ligne en seulement treize mots : « J’ouvrirai le droit au mariage et à l’adoption aux couples homosexuels. » Il ne s’agissait donc pas
de modifier la définition ni du  mariage ni de la filiation. Sans autre précision, on pouvait penser qu’il s’agissait comme aux Pays-Bas de créer un régime particulier du mariage comprenant notamment l’adoption simple par deux conjoints homosexuels, c’est-à-dire sans effacer la filiation biologique. Bref, cela aurait ajouté des droits à une petite minorité
sans rien changer à ceux de l’immense majorité des couples. Cela aurait donné un cadre juridique à une situation de fait : des enfants élevés par deux conjoints homosexuels. Mais le projet de loi du gouvernement propose l’adoption plénière, c’est-à-dire la suppression légale de la filiation biologique réelle de l’enfant !

De plus, le projet de loi ne concerne pas seulement le mariage homo. Il prévoit un changement radical de la définition du mariage et de la filiation pour tous. En effet, au lieu de définir le cas particulier de l’union homosexuelle, le gouvernement a choisi de redéfinir le mariage en général, en supprimant dans le Code civil des centaines de références sexuées : au père et à la mère, à l’époux et à l’épouse… pour les remplacer par des termes
neutres comme « parent ». Il resterait bien de façon isolée les mots « père » et « mère », dans le titre VII du Code civil concernant la filiation, où la filiation biologique deviendrait… un cas particulier ! Le cas général de la filiation serait alors une filiation choisie et non plus une filiation biologique. Si la loi devait ainsi supprimer les notions de père et de mère, ce serait selon les psychanalystes Monette Vacquin et Jean-Pierre Winter une violence destructrice des liens entre les hommes et entre les générations.

Dans le cas particulier des unions homosexuelles, un enfant pourrait alors avoir officiellement deux mères (et pas de père) ou deux pères (et pas de mère) : le discours légal contredirait alors la réalité de l’existence de deux parents biologiques de sexe différent. Le conjoint du parent biologique se verrait qualifié de « parent », ce qui serait également contraire à la réalité biologique. Ce serait un mensonge anthropologique officiel incroyable dont on imagine aisément les ravages sur les enfants. Encore une fois, cela ne figurait pas au programme de François Hollande. Le projet de loi du gouvernement affecterait en premier lieu les enfants de familles homoparentales, mais aussi tous les autres enfants puisque le gouvernement prévoit d’enseigner cette nouvelle définition du mariage dès la maternelle au nom de la lutte contre l’homophobie. Bref, toute la société serait touchée.

D’ores et déjà, le premier enfant né en France en 2013, à Moulins dans l’Allier, a été présenté sans aucun recul par la presse locale comme ayant « deux mamans ». Deux mensonges en deux mots : mensonge direct car seule l’une des femmes est sa mère, et mensonge indirect par omission du père qui a été délibérément effacé – il s’agit d’un
donneur anonyme, ce qui est aujourd’hui illégal en France. Nul besoin d’avoir
fait de longues études de psychologie pour comprendre que l’enfant demandera très
tôt où est son père et qui est sa « vraie » mère.  Faut-il donc rappeler avec Lacordaire qu’entre le faible et le fort, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c’est la liberté qui opprime et c’est la loi qui libère ? La loi qui organise la filiation biologique protège les enfants, elle doit être préservée !

Si le projet de loi devait être adopté, ce serait une négation sidérante de la nature, l’aboutissement consternant de notre société industrielle qui détruit la nature non seulement dans la réalité mais aussi dans les esprits. L’homme se prend pour un démiurge : nucléaire, OGM, nanotechnologies… sans jamais mettre la moindre limite à son action. « No limits », tel est le slogan des ultralibéraux qui définissent le nouveau
politiquement correct. Dans la vaste entreprise de marchandisation du monde, toutes les règles sont ainsi progressivement éliminées. Que cette logique ultralibérale et ultraindividualiste se retrouve dans le projet de loi d’un gouvernement de gauche est affligeant.

Pourtant, il existe des solutions juridiques pour les couples homoparentaux, comme l’union civile avec un statut de beau-parent proposée par Jean-Pierre Rosenczveig, président du tribunal pour enfants de Bobigny. Ce nouveau statut aiderait non seulement les quelques milliers d’enfants vivant dans des familles homoparentales mais aussi le million d’enfants vivant dans des familles recomposées. La lutte contre l’homophobie est
une évidence. Le respect de la vérité sur la filiation des enfants n’est-il pas également une évidence ?

Thierry Jaccaud
Ce texte a été publié dans une version légèrement plus
courte dans l’hebdomadaire L’Aurore du
Bourbonnais
du vendredi 11 janvier 2013.

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75 Responses to La vérité pour tous

  1. Lacote Regis says:

    Merci pour cet éclaircissement dans la vérité . Quel témoignage de sincérité vous nous donnez. Comme vous, je partage le respect de la nature et le devoir de la comprendre, de la découvrir en s’éclairant des lois naturelles, découlant, peut on dire d’une morale naturelle. Dans le cas précis de votre aticle, la filiation biologique, venant de la reproduction sexuée, reste une vérité (loi) naturelle à respecter et à vivre. J’ose dire, tout simplement. ma contribution à ce débat est sans doute pauvre, mais j’ose insister souvent sur la nécessité de ne pas vouloir violer la nature. Dans le cas du mariage homosexuel et par la définition même du mot mariage, je crois bien que nos allons “contre nature”. Je fais référence au démiurge dont vous parlez dans votre article. Cordialement

  2. serge says:

    Bonjour,
    merci Thierry pour cet article que j’ai lu avec plaisir.
    Il y a une tendance forte actuellement dans la sphère écolo de soutien de ce projet de loi qui me semble fortement nuisible à l’enfant et à la famille.
    Ce projet de loi me semble une manipulation, il utilise le souhait du respect de l’autre et dans le cas présent, d’un choix de vie de couples homosexuels, fortement minoritaire, aux dépends des valeurs qui fondent le couple et la famille au yeux de la grande majorité.
    Notre souhait du respect de chacun ne doit pas se faire aux dépends de l’essentiel.
    Si pour la majorité d’entre nous, l’enfant est le fruit de l’amour entre un homme et une femme, nous n’avons pas à le renier, sous aucun prétexte.
    A mon sens, c’est en affirmant ce que nous sommes, que nous trouverons la meilleure voie pour que chacun trouve au mieux sa place parmi les humains.

  3. pasblond says:

    1 je ne lis jamais votre revue l’Écologiste
    2 j’en reçois la pub dans ma boîte mail sans l’avoir jamais demandée, je n’ai pas pris le temps de vous demander de me sortir de votre liste, je n’ai pas le temps
    3 je survole vite fait les sommaires, oui d’accord, je suis aussi écologiste convaincu (on pourrait me mettre dans la case décroissant je crois), oui ça craint, on scie la branche sur laquelle on fait des enfants, l’Homme est con en réunion, il est suicidaire et meurtrier, oui
    4 MAIS QUOI LÀ déjà dans l’édito “Autre enjeu, même s’il est hors de proportion avec la survie de l’humanité sur notre planète” : le projet de loi sur le “mariage pour tous” en France”
    MAIS SI l’enjeu est lié à la survie de l’humanité sur la planète, plus que n’importe quel potager local ou agir local dans la pensée (étroite?) globale !
    5 Alors je vais jeter un oeil comme conseillé sur la “contribution de Thierry Jaccaud, rédacteur en chef de L’Ecologiste”
    6 BON DIEU mais c’est AFFLIGEANT!
    7 “le discours légal contredirait alors la réalité de l’existence de deux parents biologiques”
    8 “ce qui serait également contraire à la réalité biologique”
    9 Mais vous savez où ça mène, une Politique, un Droit, pensé à partir d’une “réalité biologique”?
    10 Ah oui bien sûr, moi je suis un deleuzo-guattarien, un anarcho-désirant, un écosophe, je prends pas mes références chez les psychanalystes Monette Vacquin et Jean-Pierre Winter, les flics du psychisme du moment…
    11 le Droit n’est pas le désir de la majorité ou du plus fort, du moins c’est une politique de gauche qui peut lui permettre d’aller dans le sens suivant : c’est de la liberté pour tous issue d’une législation qui se doit d’être la pensée d’une singularité, par définition elle-même toujours paradoxale.
    Votre Lacordaire pense horriblement comme un maître, la liberté bien sûr n’opprime pas, et au contraire la loi ne libère pas (seules la force ou la ruse ou je ne sais quoi d’autre encore libèrent), mais elle accompagne la liberté et essaie de la garantir…
    12 Je suis ainsi pour une nature qui est bien plus que votre nature qui se réduit à un cahier des charges scientifiques qui ne fait que masquer votre prêche, votre morale, vos principes, votre religiosité (car là est tout le combat de ce mariage homo : évacuer du droit ce qui relève encore d’une nature religieuse, catholique, bourgoise).
    Toute votre pensée faisant partie de la nature n’a rien de naturelle.
    13 Ma nature à moi ne se réduit ni à un cahier des charges ou une somme de vérités scientifiques (toujours appartenant à un système ayant au moins un axiome indécidable selon Godel), elle est plus que ça : poétique, spirituelle, et avant tout démocratique.
    C’est parce que j’essaie d’avoir pour seul absolu La Démocratie, invention permanente, que je me retrouve sans faire exprès anarchiste, poète, mésange, rivière, esclave, pédé, et par conséquence écologiste.

    Encore un effort l’Écologiste pour être vraiment écologiste.

    • Bonjour,
      Merci beaucoup pour votre contribution. Je ne vois pas ce qu’il y a de choquant à parler de réalité biologique. Ou plutôt, je vois tous les jours que tout le monde s’en moque: les écosystèmes sont sur le point de s’effondrer, comme vous dites nous scions la branche sur laquelle nous sommes assis, ce sont des réalités biologiques qui ne font pas réagir notre société. Après, il y a des milliers de cultures qui interprétent la nature chacune à leur façon. La nature elle-même ne dit rien: elle était là avant nous, elle sera là après. Mais il est vital pour notre survie de regarder en face la situation. Nous ne vivons pas en apesanteur, hors sol. Nous vivons dans un monde naturel organisé. Et nous organisons nous même notre culture, nos différentes cultures, dans ce monde naturel. Que les notions de père et de mère relèvent de la morale bourgeoise, je suis perplexe quand même. Liberté pour tous oui, mais la liberté des uns s’arrête où commence celle des autres, c’est pour cela que ce projet de loi, à mon avis sciemment polémique, pose problème en supprimant la filiation biologique plutôt que de proposer l’adoption simple. Et s’il s’agit de se débarasser d’une morale bourgeoise etc., autant ne pas reprendre cette institution bourgeoise qu’est le mariage ! Bonne soirée

      • pasblond says:

        Bonjour,
        je m’apprêtais à faire une réponse plus argumentée sur la science et le droit dont nous n’avons pas les mêmes conceptions mais je suis trop choqué de voir sur cette page aucune censure ou au moins critique de propos qui sont ouvertement homophobes.
        Lacote Regis “nos allons “contre nature””, Frediano “Votre délire” “contre nature” CHARBONNEAU “une liberté qui se voudrait totalement émancipée de la condition humaine et de ses origines biologiques” (mais le désir homosexuel EST naturel, fait partie de la nature!!!)
        Serge GRASS “des imbéciles utiles” “je n’accepterai pas d’en être privé par quelques psychopathes” Mahaut “l’absurdité du comportement”
        Vivre Libre ” jusqu’où, dans la Sodome et Gomorrhe moderne, le délire va-t-il aller?”
        Bon j’arrête avec ces dernières accusations de folie. Vous avez ouvert un théâtre où lâcher ses fantasmes, et avec le fils Charbonneau vous vous auto-congratulez de faire partie de la même bonne écurie, ça n’est qu’une mauvaise parodie de débat public et républicain…
        Pour la science, ici la discipline biologique, vous l’utilisez comme argument d’autorité. D’autant plus que vous continuez dans votre réponse à en témoigner comme malgré vous : “les écosystèmes sont en train de s’effondrer (…) ce sont des réalités biologiques qui ne font pas réagir (…)”, et phrase suivante “Après, il y a des milliers de cultures qui interprètent la nature chacune à leur façon”. Vous, occidental scientifique, avez les “réalités biologiques”, les autres n’ont que des “interprétations”, et ça doit être un peu la jungle ou le foutoir car il y a des “milliers” de cultures et c’est chacune à leur façon, ça fait pas Une, Unique, Universel, maîtrisé et vrai…
        Pourtant depuis Godel en mathématiques et depuis la rupture de la physique quantique où “l’observateur influence l’observé” nous savons que les réalités scientifiques sont relatives, nous vivons dans un océan chaotique où ici ou là des îlots rationnels sont probablement vérifiables dans certaines conditions…
        Partir d’une “réalité scientifique” et en faire une pensée politique ou sociale – j’explique donc là mon cri d’alarme (et je n’étais pas le seul, je vois que Nicolas B a réagi aussi) – a déjà donné le pire, on sait que le darwinisme social est à l’origine du nazisme.
        Pour le droit, j’ai du mal m’expliquer ou vous ne m’avez pas compris, Lacordaire reste bien un religieux malgré son progressisme, sa phrase témoigne d’une pensée de droite du droit : un droit fait par un maître pour ses élus, ou un pasteur pour ses brebis. Vous persistez en y ajoutant la vision capitaliste : ” la liberté des uns s’arrête où commence celle des autres”, droit de propriétaire ouvert à la marchandisation. Avec Spinoza nous pouvons construire autrement et dire “augmentes ta liberté et tu augmenteras celle des autres”. C’est une construction de gauche. Le droit n’est plus le désir d’une élite ou d’une majorité, le droit devient un accroissement de liberté issue d’une singularité (vécue par une minorité mais pas forcément) : le cas singulier augmente la liberté du cas général. En Espagne par exemple, il n’y a pas de RMI ou de RSA, l’aide sociale est contrôlée par l’église, c’est de la charité, le “bon vouloir du prince”, alors qu’ici en France c’est un droit : c’est l’expression de la volonté d’une nation de lutter contre la grande pauvreté, de reconnaître pour quiconque qu’il ne sera pas abandonné. C’est bien un droit dont une minorité use, mais qui concerne la majorité et dont la majorité peut potentiellement bénéficier. C’est bien un accroissement de liberté, cela veut dire à ceux qui n’en ont pas besoin : vous pouvez prendre des risques, vous aurez toujours droit à ce parachute.
        Le mariage pour tous ne réduit pas le droit ancien, il l’élargit, l’étend. Et dans un même mouvement il invalide la conception religieuse qui était latente dans la détermination sexuelle de ce droit. Et bien au contraire : pour se débarrasser d’une morale bourgeoise il faut donc aussi s’en réapproprier les institutions! Pour la deuxième fois après Lacordaire, vous voulez faire de jolies phrases, mais elles ne font pas raisonnement!
        Mais encore une fois, pas plus que la science, le droit ne dit la vérité ce qui est et doit être, c’est pas parce qu’il y a le droit au RMI que tout le monde doit y être et que le mariage pour tous va obliger les hétéros à aller contre leur nature.
        Courage à tous, ça fera pas si mal que ça!

        • Je lis votre développement sur la liberté, et je reste perplexe, au vu du début de votre post où vous m’appelez à la “censure”, selon votre terme. Vous êtes sûr que c’est un concept de gauche, ça ?! Alors que votre élan virtuose sur Spinoza concluait à une augmentation de la liberté pour tous, de gauche, concrètement vous faites appel… au policier. Par ailleurs, je ne vous l’attribue pas évidemment, c’est aussi Vincent Peillon qui veut interdire le débat dans les établissements catholiques ; ou ces psychanalystes qui viennent de lancer un appel sur le site de La Règle du Jeu pour intimer à leurs confrères opposés au projet de cesser de s’exprimer ! C’est en un sens amusant, car tout se passe comme si l’obscurantisme changeait de camp. Ce qui n’est plus drôle du tout, c’est quand par exemple Slate illustre un sujet sur l’homophobie par un manifestant déguisé en oiseau, avec une aile marquée papa et l’autre maman, et que cela soit perçu comme une insupportable discrimination ! Que papa, maman devienne une discrimination envers les homos, là, ça décoiffe ou ça fait peur. Enfin, même si, sur Internet, le point Godwin peut être atteint ultrarapidement, merci à tous pour vos contributions, modérées et courtoises, respectueuses de chacun naturellement. Bonne soirée !

          • pasblond says:

            Mais vous devenez indigne???
            Vous sortez le mot “censure” de sa phrase, de son contexte pour faire un procès d’intention!
            Ce mot était et reste justifié M Jaccaud!
            Tout le monde passant ici sait que c’est votre blog, que vous avez le pouvoir de modérer les commentaires, qui sont donc publiés de votre fait et sous votre responsabilité. Ainsi édités, ils sont bien non censurés par vous comme je l’ai bien dit. Et encore moins critiqués j’insiste. Et ainsi vous-même vous signez : ces dérapages homophobes (qui n’avaient rien de “modéré et courtois”) vous ont fait étonnamment moins réagir que le mot censure que vous vous êtes approprié malhonnêtement.
            Et la suite est de la même veine : vous ne me ” l’attribuez pas évidemment” mais bien sûr vous le faites quand même, accoler la décision de Peillon, l’interdit de psychanalystes, l’obscurantisme et n’importe quel fait divers prélevé dans le flux médiatique de la société du spectacle.
            Cessez vos détournements, vos effrois parodiques et vos sophismes godwinesques. Vous chantre de la liberté d’expression, elle est bien là votre censure : avoir à n’importe quel prix le dernier mot.
            Que votre réputation gagne ici un nouveau jour, au moment même où pourtant rien ne vous interdit de dire papa et maman!

          • Chacun jugera. Le sujet est sensible et quel que soit l’avis, tout le monde n’a peut-être pas la délicatesse nécessaire… Je réagis seulement à vos derniers mots. Certes, rien ne l’interdira : l’essence de la loi est en effet libérale. Chacun fait ce qu’il lui plaît, et les enfants se débrouilleront comme ils peuvent !

    • Ringo says:

      Monsieur “Pasblond”,
      Votre commentaire, en plus d’être haineux, violent, mal écrit, incompréhensible et logorhéique, est surtout mensonger, faux, et relève plus du sophisme que du débat démocratique. Qu’est-ce que la démocratie – que vous considérez comme votre “absolu” – si ce n’est la recherche commune du bien de tous et de chacun ? Qu’est-ce que la démocratie, si ce n’est un dialogue dont la première des exigences (car un dialogue se fait selon des exigences particulières) est celle de la sincérité – j’entends par ce terme non seulement la bonne foi de celui qui parle mais aussi sa volonté de trouver, AVEC et non contre celui qui l’écoute, la vérité ?
      Vous vous habillez de votre consensuelle et si respectable indignation en vous autocollant quelques étiquettes qui vous servent de rempart à toute réponse aussi inoffensive et interloquée soit-elle : puisque vous êtes “deleuzo-guattarien”, non seulement vous êtes intelligent puisque d’autres que vous pensent à votre place, qu’ils sont philosophes aujourd’hui reconnus comme penseurs importants, qu’ils servent de pudique voile à la fragilité de votre propre pensée, mais en outre le commentaire que j’écris actuellement, à l’instar de toute autre tentative de réponse potentielle, est nécessairement anti-deleuzien, c’est-à-dire, pour être bref, déconstructiviste, pourfendeur des “grands récits” que la post-modernité a cru déceler dans toute pensée occidentale, destructeur des transcendantaux, des universaux, de tout ce qui s’écrit avec majuscule, à savoir la Vérité, le Bien, le Beau, l’Homme, l’Etre.
      Alors je prends pour moi les injures que vous grommelez probablement entre vos dents en ce moment même, du genre : “fasciste” = “bourgeois=”libéral”=”catholique”=”essentialiste”=”aristotélicien”=”grenouille de bénititer”=”tyran de la pensée”=”con”. Si vous le voulez, tous ceux qui se présentent en opposition au projet de loi sur le “mariage” pour “tous”, tous ceux là sont des affreux liberticides, antidémocrates, philosophes, qui bien sûr réprouvent Rimbaud, raillent le spiritualisme bobo des nouveaux adeptes du bouddhisme trostkiste, haîssent la poésie, détruisent Gaïa notre grandemamanàtous. Voilà pour ce qui est de remplacer le débat amical par la catégorisation sociologique qui, à mon sens, est la première raison pour laquelle votre commentaire oblitère et occulte la pensée de ceux qui comme moi, s’interrogent sur le débat de société dont il est ici question.

      Quant à vos arguments, si tant est qu’il y en ait, je ne vois pas très bien où ils mènent : si l’on est écolo, alors on doit voter pour. J’appelle cela la pensée unique, le petit livre vert, la bourgeoisie de la pensée, la prison de la parole. Vous parlez d’un cahier de charges à propos de la conception qu’a Monsieur Jaccaud de la nature. En fait vous lui reprochez d’adopter la vision que vous-mêmes vous avez : alors même que Monsieur Jaccaud soutient la nécessité de respecter le principe de nature (ne pas détruire ce qui existe pour le formater à l’usage égoïste de l’homme), vous l’accusez de formater selon des charges, des exigences la nature. Illogique, rhétorique, astucieux. Facile et mensonger.
      Je suis désolé d’être dans l’obligation de vous répondre quelque peu vertement, voyez y un échange de bons procédés.
      Je ne résisterais pas à la comique et, croyez-le bien, inoffensive boutade suivante : je suis contre le mariage pour tous et surtout l’annihilation des repères. Or je suis rivage, “je suis pédé, je suis poète”. Donc j’ai raison. Honni soit qui mal y pense. Chacun sa vérité.
      Bien à vous, Monsieur le Professseur.

      • pasblond says:

        Ah Monsieur Ringo,
        je suis vraiment désolé, en effet j’écris mal comme vous le dites d’entrée, et donc je suis incompréhensible. Heureusement pour moi par contre je ne tire aucun bénéfice narcissique d’écrire, comme on dirait “je ne m’écoute pas écrire”.
        J’avais commencé par penser à Deleuze et Guattari à cause de leur concept de “devenir minoritaire” que j’ai utilisé pour préciser une certaine vision du droit: augmentation en degré de liberté pour la majorité par la reconnaissance de cas singulier et minoritaire.
        Mais venons-en à votre seul argument par-delà vos critiques à l’emporte pièce et vos minauderies: “la nécessité de respecter le principe de nature (ne pas détruire ce qui existe pour le formater à l’usage égoïste de l’homme), vous l’accusez de formater selon des charges, des exigences la nature.”
        - “principe de nature”, vous me rappelez le “principe de réalité” chez Freud, où “principe” venait tout autant de la thermodynamique où il empruntait pour créer sa métapsychologie, et de la morale. Mais bien sûr si c’est le maître qui l’a dit…
        Eh bien non, il n’y a pas plus de principe de nature que de principe de réalité, comme je l’ai dit plus haut, juste des îlots de rationalité de fonctionnement dans un océan de chaos (vision scientifique), ou alors des événements créatifs faisant déborder l’immanence sur la transcendance (vision métaphysique, nous découvrons les biotiques, les antibiotiques, les bactéries adaptées, etc., puis arrive une rupture de paradigme), il s’agit justement là d’une nature qui est comme “expérimentée” par les devenirs minoritaires (et le dernier film de Monique Robin “les moissons du futur” le montre bien : ici ou là des minorités (pas sans être aidées de quelques scientifiques hors norme) essaient de porter cette rupture radicale, peut-être aussi puissante que l’invention de l’agriculture qu’est l’agroécologie, une “agriculture savante” (où il ne s’agit plus d’imposer coûte que coûte un ordre, mais de faire jouer différents ordres entre eux en notre faveur)…
        - “ne pas détruire ce qui existe pour le formater à l’usage égoïste de l’homme” mais on est d’accord! Cette phrase dit presque exactement cette vison du droit que justement je défends, un droit qui permettrait à toute la nature d’accéder à une reconnaissance égalitaire… À moins de considérer que le désir homosexuel n’est pas de la nature ou contre nature… Voilà où est le problème on dirait…
        - “vous l’accusez de formater selon des charges, des exigences la nature” Oui ici c’est l’occasion de chercher à comprendre plus loin, avec une considération sociologique : comment penser ce final paradoxal, des écologistes qui se révèlent réactionnaires – et plus royalistes que le roi, soit plus catholiques que les catholiques sur ce thème de la filiation naturelle (génétique). Car comme l’a rappelé Michel Serres récemment, la famille catholique dès le départ a fait rupture avec la filiation naturelle juive (transmission par la mère) pour se fonder sur l’adoption, le choix de l’amour : ” il ne s’agit plus d’enfanter mais de se choisir. à tel point que nous ne sommes parents, vous ne serez parents, père et mère, que si vous dites à votre enfant «je t’ai choisi», «je t’adopte car je t’aime», «c’est toi que j’ai voulu». Et réciproquement : l’enfant choisit aussi ses parents parce qu’il les aime.” (http://www.ladepeche.fr/article/2012/10/24/1473223-agen-michel-serres-invite-de-la-redaction.html)
        C’est Michel Foucault qui nous donne peut-être une piste avec son concept de biopouvoir : le greenwashing n’est pas que sur les emballages et dans les pubs à la télé, il est aussi depuis longtemps dans les têtes : idées scientifiques prises pour des vérités révélées religieuses, idées conservatrices prises pour du progressisme, idées réactionnaires prises comme démocratiques, etc. …

  4. Nicolas B says:

    Bonjour,

    Je ne peux m’empêcher de réagir à votre article sur ce sujet polémique. Ce qui semble vous contrarier, si je comprends bien votre propos, c’est le choix par le gouvernement de proposer l’adoption pleinière au couple de même sexe (l’adoption simple ne vous aurait donc pas posé problème ?), votre argument principal étant qu’il s’agirait alors d’un mensonge fait aux enfants sur la réalité biologique de leur conception, et donc une nouvelle attaque contre la Nature.

    Votre idée de l’adoption pleinière comme étant un mensonge fait aux enfants est un fait. Celle-ci rompant (du point de vue juridique) le lien de filiation avec les parents biologique pour les remplacer (juridiquement toujours) par les parents adoptants est de facto un mensonge. Cependant elle n’a pas été créée pour l’occasion et existait préalablement. C’est donc cette possibilité juridique qu’il conviendrait de remettre en cause si l’on s’en tenait à vos arguments. Cependant il semble qu’un mensonge qui remplace un couple (ou pas d’ailleurs) de sexe différent par un autre est plus acceptable que celui qui le remplace par un couple de même sexe. Le problème semble donc venir d’ailleurs…

    Vous invoquez par la suite la psychanalyse et la psychologie pour nous expliquer que l’enfant questionnera inévitablement les personnes qui l’élèveront sur ses origines biologiques (ce que font aussi les enfants élevés par des couples de sexes différents d’ailleurs). Il me semble assez inconcevable que ces personnes expliquent à l’enfant qu’il est né de leur union… C’est dans le discours des parents que viendra ou non le mensonge (qui ne serait d’ailleurs pas le premier : parlez-en à la petite souris ou au Père Noël par exemple) . Mais je fait confiance aux adoptants pour avoir le recul nécessaire pour savoir aborder cette question comme le font tous les parents qui adoptent depuis des générations…

    “Parents”… parlons-en. Ce terme semble vous poser quelque peu problème. Il est effectivement ambiguë. Pour vous il ne semble recouvrir que la réalité biologique. Or les disciplines que vous prenez en référence (la psychologie notamment) distinguent depuis longtemps parenté et parentalité, la réalité biologique et la réalité sociale. Le mot “parent” peut donc tout à la fois désigner celui ou celle qui est le concepteur biologique (parenté) et celui ou celle qui est la prise en charge sociale et affective de l’enfant (parentalité), garant de son bon développement. Si généralement ces deux statuts sont confondus, ce n’est parfois pas le cas.

    Quant à l’argument sur l’attaque que ce changement porte à la Nature, il ne peut que me laisser méfiant. La méfiance est toujours de mise quand, au nom de la morale, du du bon sens ou de l’ordre naturel des choses, certaines personnes qualifient certains comportements humains de naturels alors que d’autres ne le seraient pas. Cette exclusion bien pratique ouvrant trop souvent la porte à la réprimande et parfois au châtiment. Cet argument est un peu usé en ce qui concerne l’homosexualité (quoique toujours régulièrement servi) mais semble malheureusement toujours d’actualité en ce qui concerne la parentalité… Le plus dérangeant pour moi restant le préalable dont vous semblez partir et qui place l’Homme en dehors de la Nature, mais c’est un autre débat…

    Enfin, je m’étonne que vous ne vous insurgiez pas également contre la procréation médicalement assistée (mensonge social d’une réalité biologique différente) et qui doit constituer à vos yeux une attaque contre la Nature également ou contre la césarienne (contre nature elle aussi ?), etc., etc. Il me semble que ce qui vous a poussé à rédiger un article sur ce sujet (le seul de la catégorie “Société”) est peut-être finalement ailleurs. Ne s’agirait-il pas de l’homophobie que vous appelez vous même à combattre ? Pour terminer, je ne pourrais donc que citer Gandhi qui disait que ” le bonheur c’est lorsque vos actes sont en accord avec vos paroles “.

    • Frediano says:

      Le logique est simple, avec la PMA on perd la traçabilité des vrais parents biologiques donc l’enfant ne connait pas ses vrais parents sans parler du patrimoine génétique. C’est bien un mensonge monstrueux. Chez le couple hétéro, il y a possibilité de garder le patrimoine génétique des parents, sinon c’est vraiment des cas exceptionnels. C’est quad même plus naturel pour un enfant d’avoir un père et une mère que 2 du même sexe et votre argument de « choix social » ne tient pas, une femme reste une femme qu’elle soit au foyer ou chauffeur de camion, un homme reste un homme qu’il soit en cuisine ou coiffeur. Votre délire nous amène vers un monde complètement coupé de la nature qui ne tardera pas (c’est déjà le cas) a se rebeller.

    • Bonjour,
      Merci pour vos arguments détaillés. Oui, si l’adoption proposée par le gouvernement était l’adoption simple, donc sans effacer la filiation biologique, s’il n’y avait pas cette dimension de mensonge que vous confirmez, cela aurait été complètement différent. C’est ce qui se passe aux Pays-Bas depuis dix ans. Et si le gouvernement avait vraiment voulu aider les familles homoparentales, il aurait choisi cette option juridique sans faire de vagues. Je crois que le gouvernement a fait ce choix de suppression de la filiation biologique pour mettre le feu aux poudres et faire diversion sur les crises majeures en cours. Aurais-je pour autant été d’accord avec un “mariage + adoption simple” ? Franchement, avec Camus je crois que mal nommer les choses c’est aggraver le malheur du monde. Et avec Jean-Pierre Rosensczveig, président du Tribunal pour enfants de Bobigny, je crois qu’une union civile avec statut de beau-parent pour le conjoint serait la meilleure solution. Dans le plein respect de chacun. Regardez ce qu’il écrit, c’est intéressant, sur son blog http://jprosen.blog.lemonde.fr/2012/12/14/avec-la-gauche-lenfant-redeviendrait-un-objet-507/ ou http://jprosen.blog.lemonde.fr/2012/11/18/interet-de-lenfant-ou-interet-des-homosexuels-501/. La solution du gouvernement n’est pas une attaque contre “la Nature” comme vous dites, ce que je n’ai pas dit; c’est une attaque contre la structuration de notre humanité comme dirait Jospin.

      Vous dites que l’adoption plénière existe déjà: certes. Mais elle est là pour pallier un accident, pour redonner un père et une mère à un enfant. C’est un mensonge, mais un mensonge crédible, ce que disaient déjà les Romains, qui permet à l’enfant de se construire. Voyez le témoignage du pédospsychiatre Pierre Lévy-Soussan dans Le Point, Politis etc. Que la loi organise la privation d’un père et d’une mère, ce serait totalement différent.

      Vous dites: “C’est dans le discours des parents que viendra ou non le mensonge”. Oui, mais… Regardez sur Google comment la presse a rendu compte de la naissance de Sacha, premier bébé né en France en 2013: reprenant le discours de la mère et de sa compagne, les médias l’ont très largement présenté comme le bébé à “deux mamans”. Si la loi énonçait clairement que l’une est la mère biologique, l’autre sa conjointe, il n’y aurait pas cette dérive. C’est pour cela que je crois que la liberté, dans ce cas, est la liberté du renard dans un poulailler, c’est une fausse liberté. La loi doit dire clairement la vérité sur la filiation biologique, non ?

      Le mot “parent”: au passage, il vient du latin pareo, engendrer. La confusion n’est pas tant parenté / parentalité que éducation / filiation me semble-t-il. Oui, l’éducation peut être faite par d’autres que les parents biologiques. Mais la filiation ? Sauf accident de la vie et sa réparation par l’adoption plénière, pourquoi effacer la filiation biologique ?

      Enfin, je n’ai pas parlé de comportements naturels ou non, mais du simple respect de la réalité des faits, en l’occurence biologiques. Même Orwell et Wells, pourtant inventifs, n’avaient pas imaginé la suppression de la filiation biologique… Bien sûr, on ne peut pas tout dire dans un billet de blog, restent la PMA et très logiquement la GPA, les mères porteuses défendues par Pierre Bergé ou Elisabeth Badinter au nom de l’égalité. Le Conseil constitutionnel a sagement dit qu’à situation différentes, traitement différent, il n’y a pas de discrimination. Pas un zeste d’homophobie là dedans. Mais dans la longue avancée de la reconnaissance des droits et de la dignité de chaque personne, aujourd’hui se téléscopent deux droits: celui de certains homosexuels (pas tous), et celui de l’enfant.
      Bref, le projet du gouvernement propose d’ajouter des droits à certains en changeant complètement la définition de la filiation. Alors que l’union civile + adoption simple ajouterait des droits à certains sans rien changer aux autres. Dans le premier cas, cela divise profondément la société. Dans le second, c’est plus ou moins consensuel. Vous choisissez quoi ? Bonne soirée !

  5. Frediano says:

    Enfin un écologiste qui voit la vrai dérive de ce délire et qui avoue que c’est complètement contre nature.

  6. PMalo says:

    Merci, Monsieur Jaccaud, d’oser dire cela ! Un immense merci !

  7. CHARBONNEAU says:

    Bravo pour votre éditorial courageux qui va certainement vous faire perdre des lecteurs ! Du côté de ces derniers, il y a une contradiction totale entre d’une part la revendication du respect de la nature externe à l’homme et d’autre part la revendication d’une liberté qui se voudrait totalement totalement émancipée de la condition humaine et de ses origines biologiques. Par delà la question du mariage homo, revendication ridicule à l’heure où le mariage hétéro est de plus en plus remis en question, il y a effectivement la PMA et GPA qui s’inscrit dans l’aventure prométhéenne de l’homme moderne et ne peut mener qu’à des catastrophes. La derrière il y a une fausse conception de la liberté induite par l’empire de la science et de la technique.
    Soyons cohérents donc et continuons à ramer à contre courant même si cela est parfois douloureux comme toujours lorsqu’il s’agit de la vérité.

    • Merci pour votre message ! A vous personnellement bien sûr, mais comme il est justement question de filiation, j’entends aussi la voix de votre père Bernard Charbonneau. Perdre des lecteurs ? Mais l’intérêt de la revue L’Ecologiste, c’est justement de trouver des analyses que l’on ne trouve pas ou peu ailleurs ! Et dans le plein respect des choix de vie de chacun, là n’est pas la question. Bonne journée !

  8. gérard says:

    La raison et la sagesse vont dans le sens de Thierry. Bravo ! Je suis par ailleurs ému de voir qu’il y a des écologistes Vrais, au sens Socratien du terme.
    Voilà notre Vrai Maître (Socrate), lui qui a combattu contre tous les sophistes manipulateurs de toutes les époques et les lieux. Merci Thierry.
    Une vraie bouffée d’air frais du matin ! Gérard.

  9. Serge GRASS says:

    Bonjour Thierry,
    Je partage totalement ton analyse que je trouve toutefois incomplète.
    Oui, je suis convaincu que la volonté de détruire les repères sociétaux ont pour objet de déstructurer la cohésion des peuples pour qu’ainsi ils ne soient plus à même de se révolter contre la dictature de l’oligarchie. Ce qui est surprenant c’est que des imbéciles utiles contribuent à leurs manipulations en se donnant des aires de grands intellectuels.
    Je suis opposé au mariage pour les homosexuels parce-que le mariage c’est l’union d’un homme et d’une femme.
    Mais je suis très favorable à la création d’un cadre à droits et devoirs similaires portant un autre nom, par exemple un ménage un contrat d’union ou !!!

    J’insiste sur la notion de droits et devoirs. Si le mariage donne des avantages fiscaux et successoraux, il impose aussi des obligations de solidarité qui ainsi ne sont plus à la charge de la société.
    Le PACS pour moi pose un problème grave en la matière. Il s’agit d’un contrat qui n’en est pas un. Un contrat est en droit la rencontre de deux volontés. Pour le rompre il faut l’accords des deux parties, ce qui n’est pas le cas du PACS qui peut être rompu de façon unilatérale.
    Je suis convaincu qu’une part importante de l’explosion des déficits publics trouvent leurs sources dans cette désagrégation sociale et sociétale.

    Je suis aussi très attaché au mot de père et de mère qui sont des marqueurs de mon identité d’humain et je n’accepterai pas d’en être privé par quelques psychopathes.
    Ci dessous un texte que j’ai écrit qui a été publié dans l’Est Républicain.

    Serge
    Le meilleur des mondes.

    La projet de «  mariage pour tous  » prévoit la suppression des mots père et mère pour les remplacer par parent 1 et parent 2. Autrement dit, quelques personnes qui par leur choix sexuels ne peuvent procréer, veulent interdire aux autres ce qu’ils ont choisi de ne pas être.
    Dans cette logique, il faut aussi supprimer la notion d’homme et de femme, de fils et de fille pour ne pas heurter les personnes en mal de genre pour les remplacer par des termes génériques asexués. Par exemple homo-sapiens pour les adultes et humanoïdes pour les enfants. Il faudra aussi prévoir la suppression des prénoms pour les remplacer par le numéro de sécurité social amputé de son premier chiffre bien sur. J’imagine la rencontre future entre deux homo-sapiens : T’as de beaux yeux tu sais, comment t’appelles tu ? Moi c’est quarante quatre onze vingt cinq quatre cent dix huit zéro zéro six. Nous serons ainsi arrivé dans le «  meilleurs des mondes  » comme l’avait imaginé Aldous Huxley.

  10. Mavrodaphne says:

    Excellente analyse! Comme tout est dit clairement! Les médias menteurs cachaient tout ça sous un gros nuage! Les cachotiers! Et votre référence à Lacordaire, quelle justesse! Et dire qu’il y a des sots pour marcher dans cette manipulation! J’admire aussi la pertinence de votre réplique à l’intervention (si truffée de poncifs affligeants!) de “pasblond”:”Et s’il s’agit de se débarasser d’une morale bourgeoise etc., autant ne pas reprendre cette institution bourgeoise qu’est le mariage !

    • pasblond says:

      Vous m’interpellez directement. Et à part la reprise de l’argument de Jaccaud sur l’institution auquel je viens de répondre directement, je ne vois de votre part aucun argument, juste de l’opinion comme commentaire de mon premier propos. L’opinion est au premier niveau de connaissance sur l’échelle des trois niveaux définis par Spinoza. C’est le niveau qui dit : cette chose est bien parce qu’elle m’est bonne, cette chose est mal parce qu’elle m’est mauvaise. Vous auriez pu passer au niveau second où l’on essaie de penser en causes et en conséquences. À moins que vous ne préfériez le troisième niveau qui est celui de la persistance dans l’être, sauf si bien sûr cet être est la bêtise.
      Quel bonheur de lire des phrases toujours moins truffées de poncifs affligeants que les siennes.

      • Mavrodaphne says:

        J’avoue que ma phrase était un peu blessante à votre égard. Quoi qu’il en soit votre argumentation est des plus fragiles. Lorsque TJ se réfère à Lacordaire, ce n’est pas un argument d’autorité: la justesse du propos éclate, quel qu’en soit l’auteur. En revanche, lorsque vous écrivez:”Lacordaire reste bien un religieux malgré son progressisme” c’est bel et bien un argument “ad hominem”!
        Ceci dit libre à vous de prendre parti pour le néolibéralisme ravageur, la marchandisation globale, l’écrasement de l’homme par l’homme, la dictature mondiale de la finance… Goldman Sachs appréciera sans doute votre aimable contribution!

        • pasblond says:

          Que de charme, que d’adresse!
          Vous commencez par regretter votre première attaque pour redoubler à la fin de violence. Moi suppôt du pire capitalisme, vous n’avez donc pas su me lire, dommage… Que la justesse des propos éclate quel que soit le lecteur! Si vous avez cru voir visé “ad hominem” un Lacordaire mort depuis si longtemps (Dieu ait son âme, et la métonymie son nom pour signifier sa pensée), ne croyez pas vous, avoir loupé votre tir : tous les soit-disant media alternatifs écologiques de gauche bien pensant vous expliquent le monde et voilà que vous pouvez aller dormir, et le monde continuer de courir à sa perte.
          Bonne nuit.

        • Tonio says:

          Certains se plaignent d’être traités d’homophobe parce qu’ils sont contre cette loi … mais vous traitez de capitaliste et néolibéral soumis au diktat de Goldman Sachs ce qui est pour cette loi.

          J’avoue que cette logique me laisse pantois … tellement ça frise l’argument kikool lol d’une cours de récré.

          Puisque vous tenez tant à respecter la nature, vous devriez apprendre déjà une des 1ere règles. Il n’y a ni noir ni blanc dans la nature … mais seulement un continuum infini de gris entre 2 extrêmes. Bref, stop au manichéisme primaire … il n’a absolument rien de naturel.

          • Mavrodaphne says:

            Votre pantoiserie est exquise! Mais le fait est que Goldman Sachs est pour cette loi. Comment vivez-vous ce cousinage? Une simple coïncidence?
            Il est vrai que les médias font tout pour brouiller les pistes: les pour seraient toujours de gauche, les contre seraient d’affreux doitiers!
            Mais (puisque vous parlez de manichéisme primaire…) cette opposition gauche/droite, à laquelle on voudrait réduire la vie politique n’est-elle pas obsolète? Rend-elle compte des enjeux actuels?
            Les milieux dans lesquels vous vivez sont pour? L’instinct grégaire serait-il devenu un facteur de progrès?

  11. Merci beaucoup pour cette analyse. On assiste au basculement annoncé du monde où la culture et l’intelligence reliaient les générations, au bénéfice d’une destructuration programmée si utile pour exploser tous les anciens repères, ceux de savoirs et d’intelligences millénaires aujourd’hui menacés au plus intime : au cœur même de la famille, dernier bastion et socle de toute vraie société.

  12. Mahaut says:

    Merci et bravo beaucoup pour votre éditorial courageux dans le milieu écologiste ! C’est un immense réconfort de lire de tels propos, qui montrent bien l’absurdité du comportement de ceux qui prétendent protéger la nature d’un côté en la détruisant de l’autre.

  13. Jean-Paul GEORGES says:

    Je suis atterré.
    Je m’estime écologiste, écologue de formation.
    C’est sans doute ma formation à l’écologie scientifique qui me donne à penser que si les règles biologiques de la nature doivent s’appliquer et que nous avons la charge d’en permettre leur application “naturelle”, elles n’ont de justification à s’appliquer qu’à la “nature”.
    La société humaine est, par définition, non naturelle (en tout cas au moins depuis que l’humanité n’est plus constituée de chasseurs-cueilleurs). Cette société humaine se construit et évolue par les règles qu’elle se donne. Ici et maintenant ces règles prennent la forme de lois.
    Il est donc évident, voire normal, que certaines de ces règles contreviennent aux règles de la nature. Les juger à l’aune de règles “biologiques” est absurde.
    A ce sujet, la règle de société qui instaure le mariage est en contravention avec les règles biologiques. Le mariage n’est pas naturel, il s’agit d’une construction religieuse et économique applicable à la société humaine. La biologie n’a rien à y voir, ni à y faire. Laisssons donc la société organiser l’accès au mariage selon les règles qu’elle souhaite se donner, puisque c’est son rôle.
    Quant aux règles qui définissent la relation parent/enfant dans une société, regardez hors de l’europe (Afrique, Océanie…) ou dans le passé, vous verrez que la définition de cette relation n’a rien d’unique et que celle qui s’applique aujourd’hui dans le monde occidentale n’en est qu’une parmi d’autres.
    Enfin, dernier détail, quand vous citez un auteur en référence donnez son titre en entier : vous citez le révérend-père dominicain Henri Frédéric Lacordaire. Cela apporte plus de précisions sur le sens de la citation ; qui d’ailleurs semble-t-il se réfère plutôt aux lois divines qu’à celles de la biologie ou de la société (voir : http://www.contrepoints.org/2012/03/31/75382-pour-en-finir-avec-la-celebre-citation-de-lacordaire).

    • Merci pour votre contribution. Faisons simple : sur les sept paragraphes de mon billet, un seul vous a choqué, celui qui fait référence à la nature. Supprimons-le. L’argumentaire reste intact : le projet de loi actuel prévoit de légaliser un mensonge sur la filiation. Et ce n’est tout de même pas parce que ce mensonge porte sur une réalité biologique qu’il serait acceptable ! Bien sûr, vous avez raison, on ne peut pas tirer de règles détaillées de la nature. Il y a juste quelques grands principes basés sur les limites de la planète, ne pas dérégler le système climatique, ne pas empoisonner les écosystèmes etc. Mais aussi, me semble-t-il, ne pas appeler « forêt » une culture d’arbres… ou « mère » quelqu’un qui ne l’est pas – sauf l’exception actuelle de l’adoption qui répare un accident.

      Vous dites que dans d’autre sociétés, d’autres systèmes familiaux existent : oui, évidemment, en ce qui concerne la diversité des personnes qui éduquent l’enfant ; peut-être aussi sur le changement de filiation entre filiation biologique et filiation choisie (vos exemples m’intéressent).

      Mais pour être convaincant, il vous faudrait citer quelques exemples de sociétés où le chef de tribu aurait décidé de modifier radicalement le système de filiation du jour au lendemain, mensonge filiatif à la clé et sans que cela ne produise aucun trouble psychique ! Là, je suis très impatient de connaître vos exemples, sans même vous rajouter pour parfaire la comparaison que cette décision soit prise contre l’avis de tous les sorciers de la tribu !

      Quant à Lacordaire, cette citation hyperclassique exaspère les libéraux car elle leur est toujours scotchée sur le front. Alors ils essayent d’enlever le scotch en contestant Lacordaire ; alors qui était-il ? Un catholique progressiste du XIXe siècle dixit http ://fr.wikipedia.org/wiki/Catholicisme_social. Du côté des ouvriers, contre l’exploitation ignoble de la misère ouvrière. Ça ne me dérange donc absolument pas de continuer à utiliser sa si percutante formule qui s’applique bien aux lois civiles, le droit social étant plus que faible à l’époque. Bonne soirée !

    • Michel says:

      Les chasseurs-cueilleurs (lesquels? et il en reste!), “une société naturelle”? Vous voulez rire! Lisez, relisez “Avant l’histoire” de Alain Testart (Gallimard, Bibliothèque des Sciences humaines, 2012).

  14. Christian Descoups says:

    Monsieur, je découvre votre éditorial et votre analyse, dont je partage les tenants et aboutissants. Je suis personnellement effaré que des mouvements écolos, en France ou ailleurs (en Belgique, par exemple) puissent sans sourciller soutenir des dispositifs juridiques qui vont à l’encontre de la “loi naturelle”. J’ai posé à la question à un militant EELV sur la PMA en lui demandant si c’était là, vraiment, le moyen le plus naturel de concevoir un enfant… Sans réponse à ce jour. Effarant et triste que l’écologie soit ainsi travestie pour des raisons souvent de basse politique…
    Quoi qu’il en soit, je serai moi-même demain dans les rues de Paris pour manifester mon désaccord. Et un très grand merci à vous pour avoir livré une réflexion des plus lucides.

  15. Gardey says:

    Merci pour votre prise de position sage qui sort l’écologie de l’idéologie et prend en compte l’écologie humaine, de la conception à la mort naturelle.

  16. guilbaud says:

    Lecteur ponctuel de votre revue dont j’apprécie bcp la démarche, je suis très heureux, Thierry, de découvrir votre éditorial ainsi que le débat qu’il suscite. Je me permets de citer ci-dessous un courriel adressé au député de ma circonscription pour justement participer au débat. {Henri]
    “Quelques réflexions adressées au député de ma circonscription ayant à en débattre et faire la loi…”
    […] la complexité du débat, la confusion qui règne généralement dans les prises de position, la difficulté à formuler des options qui puissent faire suffisamment consensus, l’urgence à traiter d’autres priorités sociales et économiques … plaident, pour ne rien hâter et pour organiser un vrai débat collectif
    Au risque de paraître partager des éléments d’analyse qui ne viennent pas de la gauche où je me situe pourtant clairement, et donc de passer pour « réac », j’ai des réserves précises sur le contenu de ce projet, et la question cristallise des oppositions qui ne peuvent se réduire au clivage gauche / droite.
    L’Eglise catholique, dont je ne suis pas, s’appuie quasi exclusivement sur des arguments anthropologiques pour étayer son positionnement au lieu de se cantonner dans ce qui fait sa spécificité à l’adresse des croyants…
    Le projet de loi sur le mariage homosexuel (Guy Coq,Ouest France 7,11,12) a de quoi alarmer le citoyen raisonnable… car il s’agit d’une bouleversement qui touche aux fondements mêmes de la société civile . […] Les Français ont-ils eu le temps de s’apercevoir que, du point de vue de la loi, ils ne seront plus « père » ou « mère » de leurs enfants…, qu’il sera obligatoire de dire aux enfants qu’entre le couple homme/femme et le couple unisexe, il n’y a plus de différence… ? Ont-ils pris conscience que c’est le droit fondamental des enfants à leur inscription dans la double filiation maternelle et paternelle qui est en question ?. »

    La place des homosexuels dans notre société, leur souhait éventuel de faire couple et d’avoir de la part de la société une reconnaissance de leur lien, voire la possibilité d’avoir accès à l’adoption appellent naturellement une réponse prenant en compte leur situation particulière.
    Pour l’heure, le mariage civil est une institution qui se définit par un ensemble de droits et de devoirs des conjoints entre eux et envers leurs enfants existants ou potentiels. La société intervient comme « tiers », considérant qu’elle en a besoin au regard de l’intérêt général (Xavier Lacroix).
    Pourquoi remodeler le mariage tel qu’il est actuellement institué pour l’ouvrir aux couples homosexuels qui veulent y avoir droit au nom de l’égalité des droits ?… Ne faut-il pas plutôt instituer un « ensemble de droits et de devoirs » tout à la fois analogues et spécifiques pour les couples homosexuels. Le PACS aurait pu et pourrait encore constituer, grâce à des aménagements substantiels, une forme de réponse appropriée (par ex. possibilité de communauté de biens, héritage du compagnon/compagne survivant(e), bénéfice de pension de réversion… ) et, en cas d’adoption, les repères opportuns d’état civil (filiation biologique et parentalité),… sans les confondre, possibilité d’adopter l’enfant du conjoint…

    Le projet actuel ne se contente pas d’élargir aux couples homosexuels le mariage, il en modifie le contenu.
    La qualité de la relation parents/enfants dans un couple homosexuel ne fait pas débat à mes yeux et il est légitime d’imaginer une égalité de capacités éducatives entre couples hétéros et homos sur ce sujet.
    On met beaucoup en avant cette idée que le mariage civil est (est devenu) une célébration sociale de l’amour entre deux personnes, alors pourquoi le refuser à deux personnes de même sexe qui s’aiment ? Il n’y a pas besoin de mariage pour cela, et le mariage, ou une autre institution du même type, n’est pas que cela. L’espèce humaine pour se reproduire a besoin de la différenciation sexuelle homme/femme, et, sauf cas particulier de stérilité, et donc de recours à une technique médicalisée et éthiquement admise, il implique une interaction entre des personnes de deux sexes différents, et pas seulement d’un rapprochement artificiel entre un spermatozoïde et une ovule.
    Que des couples mariés soient stériles ou décident de ne pas avoir d’enfants, ou que l’on assiste à une augmentation importante de familles éclatées, recomposées ou monoparentales… ne change pas fondamentalement le sens de l’institution actuelle ou d’une future institution.
    Juridiquement, anthropologiquement le mariage actuel, officialisant l’union de deux personnes de sexe différent en vue de la procréation, fonde la filiation, articule la conjugalité et la paternité/ maternité et lie la filiation à la naissance d’un homme et d’une femme.
    L’institution qui pourrait lui être substituée devrait donc encore articuler ces différentes dimensions.Il s’agit là d’un repère constitutif de notre condition humaine.
    Mais le projet actuel bouleverse les repères tant biologiques que symboliques qui font cette identité humaine, dont notamment le principe de la différence. Et, tant pour prendre en compte le principe de l’égalité des droits que pour régler des problèmes pratiques, il est en voie d’instrumentaliser et de « subvertir » un principe fondateur.
    Le désir d’enfant – qui n’est pas un droit à…( mais notre époque revendique souvent abusivement le droit à vivre ses fantasmes, quels qu’ils soient !)- devrait-il , au risque de supprimer les repères de la filiation, effacer la référence à la « mère » et au « père » biologiques en leur substituant la désignation neutre de « parent » ?
    Substituer, pour défendre l’homoparentalité, le terme de « parents » sans distinction de sexe aux termes de « père » et « mère » est un déni de réalité, celui du corps sexué de l’ espèce humaine… et un déni symbolique…. 
    Les partisans de l’homoparentalité disent que la différence sexuelle n’a pas d’importance.[...] Ils occultent la naissance et le corps. […] cela revient à penser que tout vient de la pensée et de la culture. Or le rôle de toute civilisation est de tenir ensemble nature et culture. On est homme ou femme. On peut engendrer ou pas. Il y a des limites. (Xavier Lacroix, Le Monde 27 10 12).
    Logiquement le mariage homo devrait s’accompagner de la reconnaissance du fait que les enfants, possiblement adoptés, de ces couples auraient deux « pères » ou deux « mères ». Mais, pour ne pas troubler l’ordre de la nature, on préfère les désigner du terme de « parents », supprimant tout simplement pour ces enfants les parents biologiques (Fr de Singly, Le Monde 9 11 12).
    Est-il absolument incontournable de faire entrer dans le même moule juridique couples homos et couples hétéros ? Et peut-on les considérer sans restriction comme identiques ?
    L’objectif d’égalité des droits, pourrait être atteint par un cadre juridique équivalent, distinct de celui du mariage. On pourrait encore imaginer dans l’état civil une spécification comportant une double référence conforme à la réalité, celle de la filiation biologique issue d’un père et d’une mère d’une part, et une parentalité (sociale) liée à la prise en charge ou à l’adoption d’un enfant par un homme ou une femme, ou par un couple de même sexe d’autre part.
    Dans cette perspective, l’adoption et la question du droit à l’adoption – à ne pas confondre avec le droit à l’enfant – pourraient être traitées de la même manière ?
    Les prolongements et ses risques :
    Chrstiane Taubira, souhaite circonscrire le débat à engager immédiatement à l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples de même sexe. Cette limitation me semble raisonnable, et dans l’entretien sur France Inter du jeudi matin 8 novembre, elle introduit également des distinctions, à mes yeux opportunes, entre l’accès à la parentalité pour les couples homosexuels qui relève du code civil et la PMA (procréation médicalement assistée) qui relève du code de la santé publique. Ces distinctions sont rassurantes, mais elles laissent ouverte la perspective d’ amendements parlementaires qui ont des chances d’emmener le projet au-delà de ces bases. Les verts, par ex. , s’impatientent et annoncent qu’ils vont déposer des amendements sur la PMA… On voit donc que l’acceptation d’une filiation équivalente de deux parents de même sexe, toujours au nom du même principe de l’égalité des droits, ouvre potentiellement la porte [ revendiquée par certains],, à la GPA (gestation pour autrui) ou à l’IAD (Insémination Artificielle avec Donneur). Je crois que cette ouverture est politiquement, philosophiquement, éthiquement contestable.

    L’Etat ne doit-il pas prendre en compte les nouvelles réalités ?
    Si, mais il y a une différence entre faire face, accompagner des réalités de familles très complexes… et définir, a priori, ce que sera désormais une famille.
    Par ailleurs, les enfants élevés dans des couples homosexuels sont déjà protégés et ces couples entrent dans un cadre juridique : la compagne ou le compagnon du parent (biologique) peut obtenir une délégation de l’autorité parentale. Ce cadre juridique, on l’a vu, peut être amélioré.
    Bénéficient-ils pour autant d’une égalité de droits. ?..
    Non, car le deuxième membre du couple n’est pas le père ou la mère. L’inégalité n’est pas créée par la loi : elle vient de la situation dans laquelle deux adultes ont mis un enfant. Est-ce à la société de gommer cette inégalité, et ne confond-t-on pas l’égalité de droits et le droit à l’égalité ? X Lacroix, Le Monde,27 11.
    ●Je me suis appuyé ici sur diverses prises de position parues dans la presse : Pierre Louis Rémy, le Monde » du 9 nov 2012 ; Guy Coq , Ouest France, 7 nov. ; Fr de Singly, Le Monde, 9 nov.; Xavier Lacroix, Le Monde, 27 oct. ; Christian Flavigny, Le Monde 9 nov
    ●Pour des prolongements sur ces questions, voir sur « Mediapart » mon blog, henri guilbaud, sous le titre « mariage Homo, homoparentalité ».

  17. Marie Simonnot says:

    Je suis d’accord avec cet éditorial mais un point n’est pas évoqué : on est toujours sûrs seulement de la filiation maternelle.

  18. Marie Simonnot says:

    Je suis d’accord avec cet éditorial mais un point n’est pas évoqué qui me pose question : on est toujours sûr de la filation maternelle d’un enfant mais la filiation paternelle est toujours une présomption donc l’état civil d’une personne est toujours fondé sur cette présomption côté père : un enfant est né de sa mère et “reconnu ” par son père mais sans preuve. A combien d’enfants n’a-ton déjà menti sur l’identité de son père ?

    • Votre mère et votre père sont des concepts poétiques? Et oui, ils risquent bien, dans quelques siècles, de n’être que des données sur un cahier scientifique, quand les enfants ne seront plus procréés dans le ventre de leur mère mais dans une machine standardisée et optimalisée qui permettra d’y introduire ovules et spermatozoïdes, de régler sur “fille” ou “garçon”, de régler la date de naissance…
      Cette société là sera totalement égalitaire: la femme n’aura plus à être malade, pourra mener sa carrière comme elle l’entend, avoir un enfant à 5 ou à 100 ans, dès la puberté entreposer ses ovules, et après pouvoir se faire stériliser définitivement, fini le souci des pillules pouvant générer des maladies, les grossesses non voulues, les soucis de stérilité, la nécéssité quand elle veut faire l’amour de faire attention à la procréation. De plus, les hommes pourront être sûrs de leur paternité

      Bien-sûr, je suis totalement contre cette procréation là, ceux qui sont pout n’ont pas plus d’arguments que moi, c’est une question de conception de l’être humain.

      En tout cas, critiquer les arguments de Jaccaud sous prétexte que ce sont des arguments de “bourgeois” est inepte. L’homosexualité, dans mon entourage, est bien plus mal acceptée dans les classes populaires. D’ailleurs, je pense que la majorité des homosexuels voulant se marier et adopter sont des “bourgeois” et certains catholiques.
      Quant aux religions: bien-sûr qu’elles ont pour vocation de standardiser un mode de vie, qu’elles pensent essentiel au développement d’une communauté, leur but est de contenir toute leur communauté dans des lois (qu’on peut trouver bonnes ou mauvaises) afin qu’elle se développe au mieux. Notre société civile n’a pas rejeté certaines lois fondamentales édictées au départ par la religion, parce qu’elle a reconnu que ces lois étaient constituantes pour la société: “tu ne tueras point, tu ne porteras pas de faux témoignage, tu ne convoiteras pas la femme de ton voivin…” Donc, dire qu’un point de vue est lié à une croyance religieuse n’est pas un argument suffisant pour rejeter cette idée . Certes, la religion cherche à manipuler, a connu des dérives, commis des atrocités (à une période ou le code civil permettait les mêmes atrocités pour punir un vol, une pratique sexuelle entre femme et homme…), mais elle a aussi apporté du bon, rendu obligatoire la récupération des enfants dont les parents ne voulaient pas, le devoir de charité envers les pauves, et l’égalité de tous les êtres humains (c’est au moins ce que dit Jésus, si on peut critiquer les pratiques). Sa vocation, à la base, est la même que le code civil: donner des cadres de vie qui permettent l’expansion maximale de la société en protégeant ses membres par des conduites imposées. Par contre, pour avoir une légitimité incontestable, elle disait que ces lois venaient de Dieu, c’est ça le problème,et elle en a abusé (comme certains hommes politiques, beaucoup même, abusent de leur pouvoir pour s’octroyer des préférences, mais au moins ils ne peuvent pas dire que “c’est la volonté de dieu”).
      Donc, je ne vois pas en quoi avoir une religion fait que notre opinion vaut moins.

      Après, nous ne sommes plus dans un monde naturel, mais pour l’instant nous faisons pipi et caca, pour procréer ou se faire plaisir, nous faisons l’amour, une femme qui a ses règles a des sautes d’humeur, un homme qui a éjaculé est fatigué, tout médicament (pillule, viagra, antidépresseurs…) doit être utilisé avec beaucoup de précaution. Enormément de produits chimiques sont nocifs pour la santé et pour la planète. Un être humain se régénère au contact de l’herbe et de l’air ambiant. Un foetus trouve ses premiers repères olfactifs dans le ventre de sa génitrice.

      Quoi de plus naturel que de réfléchir en profondeur sur “nature” et “culture” ?
      Sur l’évolution d’une société ? J’ai appris en cours de biologie, enfant, que rien n’était plus dangereux, génétiquement, que l’uniformité.

      Tout ceci pour dire que l’on ne peut prétexter une classe sociale, un endoctrinement quelconque, pour critiquer les avis des uns ou des autres.. :)

  19. Elisheva says:

    Cher monsieur Jaccaud,

    Je vous remercie pour cette courageuse tribune qui remet un peu les pendules à l’heure.

    Car le plus navrant de cette controverse, c’est bien l’attitude de la gauche et de certains écologistes, qui confondent respect du mode de vie de chacun avec négation de certaines évidences. Pire encore, on se fait traiter d’arriéré voire de fasciste si on ose contredire ce projet.

    Il y a un point que j’aimerais évoquer, puisque bien souvent, quand je pose cette question, on me répond à côté…peut-être parce que je pose la bonne question, en fait.

    Quand un enfant demandera pourquoi il n’a pas de mère, que lui répondra-t-on?
    Dans le cas bien triste d’un décès de la mère, de son départ de la maison, on sait quoi dire à l’enfant, même si c’est parfois difficile de lui faire comprendre ces problèmes d’adultes.
    Pour une couple d’hommes, je les imagine déjà lui dire qu’il a deux papas, qui l’aiment de tout leur coeur, et qu’ils sont une famille, même si un peu “à part”, qu’il ne manquera de rien et qu’on lui apporte tout ce dont il a besoin. Je sais déjà que la réponse sera sincère. Et c’est ce qu’on me répond quand moi, je pose la question aux gens favorables à l’adoption pour un couple homo.

    Et je me demande pourquoi, finalement, on ne répond jamais vraiment à la question: l’enfant est volontairement privé d’un parent, l’irremplaçable mère, pour satisfaire le désir egoïste d’un couple. Ce n’est pas un accident de la vie, mais un choix délibéré.

    On fait comme si cela était anecdotique, alors que l’enfant verra forcement autour de lui ses petits copains aller dans les bras de leur mère. Et s’il demande pourquoi, lui, il n’a pas une femme aimante à appeler “maman” (ce qu’un homme. Ne peut rempalcer, même avec tout l’amour du monde), on va lui répondre à côté de la plaque, nier une souffrance qu’il aura forcément, à un moment ou à une autre. La comparaison, il la fera, c’est obligé…sauf à le faire vivre dans une bulle isolée du monde.

    On nous parle souvent des enfants élevés par ces familles existant déjà pour nous dire que tout va bien…à qui veut-on faire croire que jamais, l’enfant ne s’est interrogé? Et que ceux qui l’élèvent l’ont laissé se faire sa propre idée sans lui dire et redire qu’ils sont “vraiment une famille”, formatant sa pensée et niant les questions qu’il a dû se poser?

    Je n’aime vraiment pas l’idée que, au nom de l’égalité de droit, on va sciemment placer un enfant dans une situation qui est considérée comme un accident de la vie quand elle arrive ailleurs. Alors que tant de psychiatres ont étudié l’impact négatif de l’absence d’un parent sur la vie d’un enfant, on vient soudainement nous dire que non, ce n’est pas si grave!

    J’ai grandi sans père, et les partisans de l’adoption par les couples homos me diront que ça ne m’a pas empêché de vivre…oui, sauf que si j’avais pu choisir, j’aurais aimé qu’il soit là. J’ai été privée d’un repère, et je serais sidérée qu’on vienne le nier.

    Autant je comprends le désir d’intégration de la communauté homo, autant je trouve très égoïste leur envie d’imposer à un enfant leur choix de vie. S’ils veulent assumer leur vie aux yeux de la société, soit. Mais alors, qu’ils assument aussi qu’ils ne peuvent pas avoir d’enfants, et pas à cause d’un souci de santé comme les couples stériles.

    Mais à l’heure de la revendication à tout crin, on préfère le politiquement correct aux vraies questions de sociétés. Il faut dire que les homos votent, pas les enfants…

    • Vraiment merci pour votre message et votre témoignage. Je voudrais juste dire que Dominique Baudis, le “Défenseur des Droits”, a fait remarquer que dans l’exposé des motifs du projet de loi, tout est présenté comme découlant du désir des adultes homosexuels. Les enfants ne sont envisagés, textuellement, que “par voie de conséquence”. A tel point que l’étude d’impact, obligatoire pour toute loi, a complètement oublié d’étudier la Convention internationale des droits de l’enfant ! Ratifiée par la France, cette Convention affirme le droit supérieur de l’enfant. Exactement le contraire de la logique de l’exposé des motifs du projet de loi français.

  20. citton says:

    Je témoigne simplement que ceux qui iront à Paris ne sont que l’infime minorité apparente des personnes qui sont d’accord avec eux, et qui ne pourront pas aller à Paris.
    Je ne sais pas d’où sortent les sondages qui disent que la population est d’accord !
    Non, au hasard de mes conversations, les gens sont consternés qu’au moment où nous devrions nous concentrer sur les problèmes vitaux liés aux évolutions du monde, il y ait des groupes minoritaires qui se permettent de faire n’importe quoi et de déstabiliser la société qui n’a pas besoin de ça. Le gouvernement actuel n’a rien d’autre à faire qu’à faire descendre les gens dans la rue pour qu’ils demandent le simple respect de la nature ? et ce n’est pas parce qu’il y a des mensonges dans des familles qu’on doit faire une loi en fonction de ces situation. La loi est faite pour le plus grand nombre.
    C’est un non sens absolu. C’est une politique au ras des paquerettes.
    Ras le bol de tous ces gens. Maintenant, ils nous incommodent. Anne-Marie

    • LR86 says:

      Je suis opposé aux OGM parce qu’ils sont la négation de la biodiversité et la normalisation des semances. A contrario, le mariage pour tous ne remet nullement en cause la réalité biologique de la reproduction qui reste la rencontre d’ovules et de spermatozoïdes, mais il brise la norme sociale du modèle familiale associé à l’hétérosexualité. Une révolution de l’esprit en somme…

      Par ailleurs, mon père biologique n’aura jamais eu l’honneur d’un « papa » de ma part. Et, n’en déplaise, je considère le conjoint de ma mère comme « parent » sans que, là encore, cela soit contraire à la réalité biologique.
      L’amère réalité de ce type de situation, c’est de constater avec quelle facilité « la norme » effrayée peut vous classez facilement dans les rangs des « ravagés ». Sympa, ne dites pas merci, j’ai ainsi passé mon temps à absorber la projection de son angoisse. Mais ne vous méprenez pas cela peut parfois être beaucoup plus déstructurant que la situation elle même. Alors, je ne sais pas si la loi qui organise la filiation protège des enfants, mais d’évidence elle rassure l’ordre dominant qui s’y réfère.

      Vous pouvez invoquer la morale et composer religieusement avec la nature pour soutenir vos convictions. C’est tout à fait respectable, mais pardonnez moi, ce n’est pas suffisant pour rendre l’argumentation, autours d’un mariage pour tous anti-écologique, pertinente.

      PS : Merci à Jean Paul Georges pour son intervention

      • Cher monsieur, quel que soit le type de couples, homos ou hétéros, il y a et il y aura des carences ou des absences d’un ou des parents, biologique ou pas. Mon seul propos est de dire qu’il ne faut pas ajouter une difficulté supplémentaire. Mais lorsque vous dites que le projet de loi “brisera la norme sociale etc,”, le verbe “briser” est très fort : pouvez-vous comprendre que si vous “brisez” le modèle d’autrui, cela peut lui causer des souffrances aussi ? Et faut-il, pour réparer les souffrances subies par les uns, imposer des souffrances à d’autres ? Sinon bien sûr, l’éducation peut être effectuée par d’autres que le parent biologique. C’est le fait que la loi affirme à un enfant qu’il a “deux papas” ou “deux mamans” qui me semble franchement terrible. C’est là où je vois un fait de nature irréductible: père et mère sont de sexe différent, c’est une donnée de nature. Supposons après tout que l’on adopte ce projet de loi, et que des enfants se voient attribuer “deux pères” ou “deux mères”, et que cela soit enseigné dans les écoles dès la maternelle comme le promet le gouvernement. Que se passera-t-il ? On n’en sait vraiment rien ! On ne connaît (et encore, mal) que la situation des enfants d’une union hétérosexuelle qui ont ensuite été élevés par un couple homosexuel. On ne connaît pas du tout la situation d’enfants élevés selon ce que prévoit le projet de loi. C’est exactement comme pour… les OGM. Les conséquences sur la nature, l’environnement, la santé ? On n’en sait strictement rien. On expérimente. Voyez, ça me semble déjà inaceptable pour les OGM: je suis pour le principe de précaution. Mais alors qu’on veuille faire des expériences avec les enfants, alors là… ça me paraît incroyable. J’espère que les députés ouvriront les yeux. Il s’agit de respecter les couples homosexuels évidemment, mais tout aussi évidemment les enfants ! Bonne soirée à tous.

    • Tonio says:

      c’est juste une histoire de liens sociaux … dans mon entourage, une immense majorité (une totalité ? je n’ai même pas vu un seul avis contraire) est POUR cette loi.

      Donc les sondages sont ce qu’ils sont. Mais notre expérience locale ne vaut absolument rien avec absolument pas représentative de la diversité sociale et culturelle.

      • Bonjour Tonio, vous êtes vraiment sûrs que ces personnes ont bien compris le changement sur la filiation qui est proposé ? Vraiment ? Faites le test ! Si elles ont seulement compris comme beaucoup qu’on allait appeler “mariage” un superpacs avec adoption simple, alors il leur manque une info. Et pas une petite info. Bonne soirée !

        • Tonio says:

          chacun son avis cher Thierry … je suis au courant et pourtant je suis pour cette loi. Sans pour autant être taxé de suppot de satan du grand capitalisme.

          Quant aux lois naturelles … malgré tout l’amour que je porte dans la nature, elles ne constituent pas à mes yeux un argument sans faille. Un ex … un seul : la fidélité telle que notre société la conçoit est totalement anti-naturelle … surtout chez les mammifères. Si on applique toutes les lois dîtes naturelles : la famille telle qu’on la conçoit en tant qu’humain occidental vole en éclat et dans les belles largeurs.

          Peut être que le fait qu’autour de moi il y ait beaucoup de couples d’homo explique mon point de vue. Mais j’estime que des homos peuvent être parents et revendiquer cette filliation. D’autres l’ont largement mieux expliqué que moi (cf l’intervention de Pascale sur le blog de Nicolino … c’est la plus belle des revendications que j’ai pu lire).

          Après … comme toute loi … elle est perfectible … c’est une évidence.

          • Ah ! Mais je n’ai pas parlé de “lois naturelles” ! J’ai simplement dit qu’il y avait un mensonge, et que ce mensonge porte sur un fait biologique, un fait de nature. Les psys serinent le caractère indispensable de l’altérité sexuelle des parents (réelle ou symbolique) depuis 1 siècle ! Et ceux comme Nadaud qui soutiennent ce projet de loi ne le font pas avec des arguments psys, mais disent: ça va se réorganiser, on verra bien. C’est une expérience sur les enfants. Car les enfants d’homo aujourd’hui ça n’existe pas: ce sont les enfants nés d’une précédente union hétéro. Qui savent donc d’où ils viennent. Qui peuvent être éduqués par des homos. OK. Education n’est pas filiation. C’est ce que vivent les couples homos autour de vous. Mais ce que le projet de loi veut faire, c’est délibérément priver un enfant de père (PMA, aujourd’hui en Belgique), puis l’enfant étant dès lors sans père et adoptable, le faire adopter par la conjointe ! Et même chose pour les pères avec GPA en Inde ou je ne sais où ! Et déjà le gouvernement prévoit plus simple avec la PMA en France, et Bergé appelle la GPA en France aussi ! La loi organiserait, planifierait, la privation d’un père ou d’une mère ! Il est certain que dans 20 ans ces enfants là iront devant les tribunaux, non ?! S’ils en ont la force ! Bonne nuit !

  21. Pingback: Planète sans visa » Thierry Jaccaud est d’un autre avis (sur le mariage pour tous)

  22. Elisheva says:

    Cher Citton,

    Je rebondis sur votre commentaire, car vous soulevez le fond du problème: pourquoi le gouvernement s’entête, alors qu’il sait bien ne pas avoir été élu pour ça (mais parce que les électeurs voulaient évincer Sarkozy)?

    Parce que c’est une bonne diversion.On évite ainsi des thèmes graves comme le chômage, l’insécurité, la dette publique, les délocalisations, l’Afghanistan…autant de sujets sur lequel notre président découvre qu’il n’a aucune prise ou presque. En lançant une bonne controverse, on occupe les gens pour qu’ils ne voient plus la réalité des plans sociaux mais se déchirent sur ces sujets de sociétés.

    Et il use pour cela du politiquement correct ambient.
    Un exemple: un internaute sous le pseudo nicolas B a dit plus haut qu’il n’est pas d’accord avec cette tribune…et glisse insidieusement en fin de son post qu’il soupçonne de l’homophobie!!!
    Donc dire la vérité, à savoir qu’un enfant n’est jamais né d’un couple homo, c’est de l’homophobie??? Dire la vérité, c’est être haineux?
    Ce pays marche sur la tête…et cette tendance à la victimisation fait monter la vraie haine, contre une communauté qu’on n’a plus le droit de critiquer. Lamentable dérive!

    On a usé du même procédé pour lutter contre le racisme, et cela a l’effet inverse. Les haines profondes montent, la société se divise, car ce sentiment (ou plutôt ce constat) qu’on ne peut plus critiquer les gens “différents”, de toute nature, sans se faire insulter de haineux, en agace plus d’un. Même pour dire une vérité ou simplement s’interroger.

    Perso, j’ai des amis et collègues homos, aucun souci: ils vivent leur vie et je vis la mienne. Je laisse à chacun sa liberté. Mais j’ai maintenant une dent contre CERTAINS homos, ceux qui revendiquent non pas des droits, mais une extension de la loi pour pallier à certains aspects de leur vie, notamment le fait que leur orientation assumée n’est pas compatible avec donner la vie.
    Et ce n’est pas en raison de leur mode de vie, non: je leur reproche de faire une demande qui est indécente et fait passer leur désir égoïste avant l’avis (et la vie!)
    d’un enfant.

    Homophobie? NON.
    Car j’aurais exactement la même réaction devant un couple hétéro dont le mode de vie me parait incompatible avec élever un enfant. Que ce soit parce qu’ils sont trop agés, qu’ils bossent 70h par semaine ou qu’ils ont fait des choix divers et variés qui ne collent pas avec une vie de famille à peu près normale.

    Et c’est justement ce à quoi sert l’agrément donné aux familles souhaitant adopter: on vérifie que leur vie conviendra à l’enfant. On regarde par exemple les moyens financiers: si vous ne gagnez pas assez, si votre logement est trop petit, on ne donne pas cet agrément. Et ces gens stériles, qui veulent adopter, n’ont pas choisi de gagner peu leur vie, de même qu’un homo n’a pas choisi son orientation sexuelle.

    Dans un cas, on fait passer l’intérêt de l’enfant avant tout. Dans l’autre, on va faire comme si de rien n’était par peur de la “discrimination”.

    L’intention est belle mais le résultat est qu’on joue à la roulette russe avec des enfants. Et cette idée me fait mal, moi qui sait ce que ça fait de manquer d’un parent, qu’on puisse nier cette question au nom du politiquement correct.

  23. Vivre Libre says:

    Puisque l’évidence naturelle, le simple bon sens, semblent avoir complètement disparu, jusqu’où, dans la Sodome et Gomorrhe moderne, le délire va-t-il aller?
    A quelle décadence allons-nous encore devoir assister?
    Et quel en sera le terme?

  24. Régis Pluchet says:

    Enfin, un écologiste qui réfléchit ! Je me retrouve totalement dans la position de Thierry. La question du “mariage pour tous” ne m’intéresserait guère si elle n’était l’occasion de ce bouleversement dans la filiation, la parentalité et la procréation. L’accès de la PMA aux femmes homosexuelles serait l’ouverture de la boîte de Pandore qui nous mènerait au monde de la procréation industrialisée et de la sélection des embryons. Voyez ce qu’en dit ailleurs Jacques Testart (sur le site de Reporterre). Est-ce vraiment ce que nous voulons ? Les Verts étaient en pointe en matière de bioéthique, il y a 20 ans. EELV a déserté la réflexion à ce sujet aujourd’hui et j’ai bien peur que le sujet soit tabou et que ceux qui pensent différemment ne puissent s’exprimer au sein d’EELV !

      • Régis Pluchet says:

        Je comprends que des écologistes aient des avis divers sur la notion de mariage pour tous. Je suis pour qu’on élargisse les droits prévus par le PACS et cela me semble secondaire de savoir si on parle de mariage pour tous et donc pour les homosexuels ou pas. Je suis inquiet sur les changements en matière de filiation. Mais je suis plus inquiet encore par l’ouverture annoncée y compris par les députés écologistes EELV de la PMA aux couples non stériles. On ne peut pas être contre les OGM, Notre-Dame des Landes, l’énergie nucléaire et l’agrochimie et défendre simultanément la PMA pour les couples non stériles, dont les homosexuels. On ne peut pas être contre les grands projets coûteux, inutiles et dangereux et pour la procréation industrialisée. C’est remettre en cause 30 ans de bioéthique en France (je parle du travail du Comité national d’éthique). Je le dis et l’écris depuis plusieurs semaines sur différentes pages Facebook. Faute de voir s’engager un débat sérieux sur cette question dans les mouvements et partis écologistes, je me demande s’il ne serait pas possible de lancer un manifeste sur ce sujet. Régis Pluchet, journaliste, cofondateur du mensuel Alternative Santé (magazine publié entre 1977 et 2011), ancien adhérent des Verts et membre de la coopérative EELV.

  25. Corto Fajal says:

    Je tombe sur votre blog. Fervent lecteur du trop rare et irrégulier “l’écologiste”.
    Ouah! depuis des mois, je rumine ces arguments qui me pose questions, je doute, je souhaite le dire et l’écrire, mais ne trouve pas les mots…

    Peur aussi: L’impression qu’on ne peut être sceptique sans être taxé d’homophobe, d’intégriste catho, d’extreme droite ou de droite…..

    Je ne vais pas exprimer mon point de vue, vous le faites dans votre billet et dans vos réponses…..

    Je préciserais seulement qu’avant d’avoir un avis sur le sujet, il faut savoir de quel point de vue l’on se place: du point de vue de notre société et du monde dans lequel on vit, cette revendication d’égalité pour tous, cette aspiration est légitime et va dans le sens de ce que nous appelons “progrès”…
    Seulement voilà, notre société, personnellement, je ne l’aime pas… elle est déconnectée et évolue désormais hors sol dans une spirale infernale qui invente et créé sa propre cohérence en défiant celle plus universelle de l’endroit ou nous vivons et de la place qui est sensé être la notre….
    De ce point de vue plus universel justement, aucun de nos écosystèmes dans aucun de nos environnements ne permet l’existence de modèles parentaux responsable de la vie, tels que nous nous apprêtons à en créant…
    D’une certaine manière, cela s’apparente à une manipulation sociale du vivant….pourquoi ce qui nous parait difficilement acceptable d’un point de vue génétique le serait-il d’un point de vue social….
    Les deux sont-ils un progrès? pour qui? de quel point de vue?
    Je suis aussi sidéré de voir le monde de l’écologie politique s’engouffer dans ces paradoxes et ses contradictions….

    Voilà, en résumé, je ne suis ni pour ni contre: je n’ai juste pas encore choisi quel point de vue prime avant tout.

  26. Pingback: La vérité pour tous

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  28. Dans quelle mesure le mariage pour tous tel qu’il nous est proposé est-il un enfant de la société de croissance que bien des écologistes combatte ? Sur ce thème,
    http://economiedurable.over-blog.com/article-le-mariage-pour-tous-un-effet-de-la-societe-de-croissance-114465432.html

  29. Fiorino says:

    Thierry Jaccaud : “Les psys serinent le caractère indispensable de l’altérité sexuelle des parents (réelle ou symbolique) depuis 1 siècle ! Et ceux comme Nadaud qui soutiennent ce projet de loi ne le font pas avec des arguments psys, mais disent: ça va se réorganiser, on verra bien.”

    N’importe quoi tous les psys ne sérinent pas cette théorie qui n’est absolument pas verifiée par la pratique parce que des enfants ont grandi sans père ou sans mère (sans les deux à la fois chez la nourrice) se passant du caractère “indispensable” de l’altérité sexuelle des parents et la trouvant ailleurs. D’autre part en parlant de mensonge biologique, reconnaître la paternité sur la base du mariage c’est un autre mensonge biologique, sans la science, la paternité ne peut pas être déclarée avec certitude. La nature d’ailleurs n’empêche nullement à une femme lesbienne d’avoir un enfant sans rendre de comptes au père qui sans la science est tout simplement inconnu. Je me méfie bcp des gens qui croient être porteur d’une verité incontestable sur la base uniquement des préjugés pas du tout verifiés par la pratique.

    • Merci mais… pour le premier point, il me semble que la réponse est déjà dans cette discussion : éducation pourquoi pas (même si de nombreux psys le contestent), mais l’enjeu essentiel, c’est la filiation et donc l’altérité sexuelle. Que l’un des parents soit mort, parti, distant ou même ne soit pas le parent biologique ne change rien à l’affaire. Que les deux adultes qui élèvent un enfant soient de même sexe, s’ils disent à l’enfant que l’un est le parent biologique et l’autre pas, cela ne pose pas de problèmes de filiation : l’altérité sexuelle qui a engendré l’enfant est bien reconnue. Là où ça coince, c’est de prétendre que les deux homos seraient légalement parents, que la filiation est non plus biologique mais choisie, et dès lors qu’elle est « choisie », alors effectivement le sexe de ceux qui choisissent importe peu. C’est ce que Taubira appelle « réforme de civilisation ». Ce n’est pas reconnaître que deux homos élèvent des enfants, ce qui est plus ou moins banalisé aujourd’hui, c’est bien ce changement énorme de la conception de la filiation qui est en jeu.
      Pour votre deuxième point : que le mensonge puisse exister dans une famille classique, et alors ? Ce mensonge n’est pas organisé par la loi ! Ce qui est choquant dans le projet Taubira, c’est justement que la loi organiserait un mensonge sur la filiation. Ce qui est choquant, c’est que ceux là-même qui sont chargés des institutions… les détruisent comme le disent les psychanalystes Monette Vacquin et Jean-Pierre Winter ici : http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/12/04/non-a-un-monde-sans-sexes_1799504_3232.html ! Bonne soirée

  30. pasblond says:

    Ne pouvant plus vous répondre à la suite de votre réponse M Jaccaud, je poursuis ici.

    Auriez-vous l’art de faire un pas en avant pour faire un pas de côté?
    D’un euphémisme plus apaisant que délicat, voilà que surgirait une accusation de libéralisme comme par ailleurs sur ce forum.
    Que l’essence de la loi soit libérale, eh bien oui à la suite de ce que j’ai dit c’est bien une loi qui libère, augmente en degré de liberté un cas général à partir d’un cas singulier.
    Si par contre vous insinuez que c’est une loi libérale parce qu’elle va dans le sens d’offrir l’objet de sa légifération aux marchés, soit ça n’a rien à voir, soit ça n’est pas le cas.
    Par essence en effet, une loi serait libérale d’offrir à quelques-uns un avantage sur les autres, d’aller contre l’égalité, c’est la législation à la manière de droite, pour la jouissance d’un prince ou d’une oligarchie. (Ou alors – pourrait-on croire – une loi qui ne légiférerait pas sur son objet, une loi qui ne serait pas une loi, une sorte de chèque en blanc aux marchés et à leurs forces. Mais cela revient au même que le cas précédent, car la “loi” du marché est bien la loi du plus fort, la loi faite pour quelques-uns, qui n’est pas une loi issue de la démocratie, mais seulement un fonctionnement, un fonctionnement par définition hors-la-loi, qui en toute logique fait qu’il n’y a aucune surprise à voir associés marchés, mafias, paradis fiscaux, aux mains d’une poignée de cyniques hors-la-loi, etc.)
    En fait c’est ça vous vouliez peut-être signifier une loi qui dé-légifère, dé-régule, et c’est tout le contraire, elle englobe plus de cas, c’est une loi qui fait gagner en liberté et en puissance de régulation ou de réglementation.
    Goldman sachs préfère peut-être les tulipes aux roses, on s’en fout.

  31. Falk says:

    Bravo et merci Thierry ! Amical salut à la famille !

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  34. paulau says:

    Très bon article, mais ce sera dure de faire reculer les socialistes.

  35. paulau says:

    Non au mariage gay et à la reconnaissance juridique de l’ homoparentalité.

    I. Le langage

    La normalophobie.

    L’habitude a été prise, depuis une douzaine d’années, d’utiliser systématiquement les termes d’homosexualité ou d’hétérosexualité, au point que personne ne parle plus d’orientation sexuelle normale ou d’orientation sexuelle déviante. Certains sympathisants de la cause homosexuelle refusent même l’emploi du terme « normal » quand il s’applique à la sexualité. Ils ne tolèrent pas que l’on puisse ainsi porter un jugement sur les orientations sexuelles ni, par conséquent, réfléchir sur le mariage gay et l’homoparentalité.

    Des mots précis.

    L’emploi d’un même terme pour désigner deux réalités différentes conduit à des confusions.
    On ne peut donner un même nom, en l’occurrence “couple” à l’union homosexuelle et à l’union hétérosexuelle. En effet l’union d’un homme et d’une femme est différente de l’union entre deux hommes ou entre deux femmes, à moins de considérer que l’homme est identique à la femme.
    L’homosexualité est une forme d’ intolérance à l’altérité sexuelle alors que l’hétérosexualité fait vivre la complémentarité sexuelle.
    L’utilisation d’un même terme, “couple” pour désigner deux réalités différentes, et même antagonistes, est anormale.
    A deux types d’unions différentes il faut donner des noms différents : “couple”, comme on l’utilise depuis toujours pour les unions hétérosexuelles et, pour les unions homosexuelles, on peut préconiser le terme “paire” car cette union concerne deux personnes de sexe identique.
    Si le couple est composé de deux personnes c’est qu’il y a deux sexes différents. Le chiffre “2″, en tant que tel, n’ouvre aucun droit. S’ agissant d’homosexuels, le sexe étant le même pour les deux personnes, cette reconnaissance juridique de la vie à deux n’offre pas plus de pertinence qu’une reconnaissance juridique de la vie à trois, quatre ou cinq.

    Toute confusion dans les termes entraîne une confusion dans la perception de ces deux réalités. Cette confusion peut amener à souhaiter un même régime juridique , en l’occurrence le mariage, pour des unions qui sont différentes.

    II. La loi et le mariage

    Avec le mariage la société reconnaît juridiquement l’importance de l’altérité sexuelle et lui rend hommage, en mariant par exemple des couples qui ne peuvent pas, ou plus, enfanter. La société sait que seule l’ union d’un homme et d’une femme permet potentiellement d’ assurer son avenir. Les hétérosexuels n’ont jamais eu besoin de réclamer un droit au mariage , car une telle possibilité est évidente depuis la nuit des temps.

    Le mariage n’a pas été créé pour permettre au législateur de remettre en cause la liberté individuelle en se préoccupant de sexualité récréative, homo ou hétéro, ni pour s’occuper d’amour. Le maire n’a d’ailleurs pas à demander aux futurs époux s’ils s’aiment ou non. Il ne leur demande pas non plus leur orientation sexuelle, cette dernière, quelle qu’elle soit, ne confère aucun droit. Le mariage est ouvert à tous. Il ne crée ni une injustice ni une discrimination envers les personnes qui sont incapables d’établir une relation complète avec le sexe opposé. Leur déviance de l’orientation sexuelle est la seule cause de leur incapacité à se marier.
    Si chaque individu peut librement se marier, est l’ égal des autres devant le mariage, l’union homosexuelle, elle, n’est pas égale à l’union hétérosexuelle. Seules des choses identiques peuvent être traitées d’une façon égale.

    Malgré le chantage à l’homophobie le législateur n’a pas à étendre le mariage à une union différente de celle pour lequel il est prévu, cela d’autant plus qu’ avec le mariage, le plus souvent, un tiers est concerné : l’enfant . Le législateur, par le mariage, propose un cadre au couple afin de l’aider à se stabiliser et protéger ainsi l’enfant né ou à naître.
    S’il est exact que des homosexuels peuvent avoir la charge d’enfants, la demande de reconnaissance juridique de l’homoparentalité comme une forme de paternité est inutile, l’enfant ayant un état civil et donc un régime juridique clair.

    III. L’enfant

    Une fraction du lobby homosexuel souhaiterait assimiler le couple avec enfant et une paire d ‘ homosexuels élevant un enfant. En effet l’apparence de ces derniers se rapproche de celle du couple normal. Les demandes d’accès au mariage et à l’adoption peuvent de ce fait apparaître parfois comme destinées à faire oublier le caractère spécifique de l’homosexualité. L’enfant deviendrait alors un moyen mis au service d’une cause qui n’est pas la sienne.
    Les maltraitances d’ enfants, quant à elles, doivent être sanctionnées si des parents sont indignes. Les enfants placés dans une famille d’adoption doivent y retrouver le père et la mère qui leur manquent. On ne doit pas utiliser le malheur de ces enfants afin de démontrer qu’ils seraient mieux dans une famille de deux hommes ou deux femmes que dans leur famille d’origine et les transformer ainsi en propagandiste obligés de l’homoparentalité. Quant à l’adoption par un célibataire elle devrait prioritairement permettre que des enfants puissent être adoptés par leur oncle, leur tante, ou un autre membre célibataire de sa propre famille.

    La loi n’a pas à entériner toutes les situations de fait découlant du comportement de tel ou tel individu sauf à créer une règle par individu et par situation ce qui entraînerait la disparition de la notion même de droit. L’homosexualité a toujours existé, elle est admise par notre société. Ce comportement n’a cependant pas vocation à être à l’origine d’une modification de la législation sur le mariage.

    IV Non au mariage pour les gays

    L’union hétérosexuelle peut donner la vie, pas l’union homosexuelle. La première respecte l’altérité sexuelle, la seconde l’ignore. Les principes d’égalité, de non-discrimination, ne s’opposent pas à ce que le législateur règle de façon différentes des situations différentes.

    Le mariage pour les gays est un non-sens.

  36. beatrice noel says:

    MERCI en tant qu’écologiste et féministe je m’oppose depuis le début à cette loi aberrante.

  37. beatrice noel says:

    MERCI je suis féministe et écologiste et partage vos points de vue ; on ne peut être contre l’élevage industriel et pour la PMA ou la GPA.

  38. Gilbert Landais says:

    Bravo et merci Mr Jaccaud pour votre prise de position et la patience avec laquelle vous répondez à vos contradicteurs !

    Comme écolo, je vous rejoins totalement et me désespérais un peu de trouver, quelque part, un lieu de dialogue sur ce sujet.

    Le “mariage pour tous” nous place très clairement dans une logique ultra-dominatrice vis-à-vis de la nature (comme déjà expliqué plus haut) et nous pourrions penser que, comme écolos, nous y soyons “naturellement” tous réticents. Mais ce serait oublier que les mouvements écologistes ont dans leurs gènes la révolte contre l’ordre établi et une certaine idée de la liberté, ce qui est positif lorsqu’il s’agit de contester la société du fric, de la consommation etc. mais devient très fâcheux quand cela conduit à casser des héritages structurants transmis de générations en générations…

    Ce projet de loi est aussi très regrettable 1) en ce qu’il blesse les homosexuels qui de ce fait se sentent mal aimés (et qui, pour la plupart et en tous cas ceux que je connais, ne sont pas spécialement demandeurs du mariage) et 2) en ce qu’il détourne des vrais problèmes, notamment les menaces écologiques.

    Comme j’arrive à la fumée des cierges (désolé pour cette référence catho ! Mais ne soyons pas cathophobes !) et que la discussion est un peu terminée, je ne développerai pas davantage ici mon propos.

    Je m’en vais plutôt acheter le n°39 de l’Ecologiste dont les articles me semblent très intéressants. Si vous avez perdu des clients, vous en aurez au moins gagné un !

    Cordialement

  39. Patrick Huentz says:

    j’ai fortement apprecié votre article sur le “mariage pour tous”. Merci de faire entendre une position courageuse et differente de la pensée unique du moment, car le projet de loi aura des consequences durables et peut etre permettra la naissance de l’Homo sapien Technologicus. Pas tres ecolo tout ça. Les notions d’autonomie, de bio diversité, de lien avec la nature ne seraient plus alors des valeurs. Pour ma part je prefere un homme lié à la nature plutot que la technologie. Bien que la plupart de nos dirigeants pense le contraire et n’ont pas d’autres solutions pour nous sortir de l’orniére. et c’est là le point clé de cette loi.
    Merci encore pour votre revue “L’Ecologiste”
    Je suis parent de 2 garçons, retraité (j’ai le temps de reflechir un peu) et tres sensible à l’ecologie. Pour toutes ces raisons j’ai aimé votre article.

  40. Pfff says:

    Les inrockuptibles 23.01.2013
    MARIAGE POUR PERSONNES DU MÊME SEXE

    Entretien avec Élisabeth Roudinesco
    Pourquoi critiquez-vous la formule “mariage pour tous ?

    La prohibition de l’inceste, tout comme l’exogamie, est fondatrice de la famille – et non la différence des sexes comme le prétendent les opposants à la loi.

    Élisabeth Roudinesco – Je la trouve calamiteuse. “Mariage pour tous” laisse entendre qu’on pourra marier tous ceux qui le voudront. C’est-à-dire un père et sa fille, une mère et son fils et des frères et sœurs. Ce qui est exclu de la loi et de toutes les lois. La prohibition de l’inceste, tout comme l’exogamie, est fondatrice de la famille – et non la différence des sexes comme le prétendent les opposants à la loi. L’existence d’une société suppose des échanges entre familles et l’interdit de la reproduction par inceste. Je ne sais pas qui a inventé ce slogan mais la loi, elle, stipule le “mariage pour personnes de même sexe”. De plus, cette loi ne supprime pas les notions de père et de mère. Elle ajoute celle de parent.

    Le terme “mariage pour tous” a alimenté l’opposition à la loi

    Le terme “mariage pour tous” a alimenté l’opposition à la loi. Les opposants disent : “Pourquoi pas les animaux, pourquoi pas à trois ou à quatre ?” Le fondement du mariage – institution qui reflète la famille – interdit la polygamie qui est une barbarie. Un homme qui possède les femmes, c’est de l’exploitation. Plus les sociétés ont évolué vers un système démocratique, moins il y a eu de mariages incestueux, de polygamie, et plus il y a eu individualisation du sujet. Aujourd’hui, nous vivons dans le système du mariage d’amour avec divorce. Je ne vois pas pourquoi on devrait le refuser aux personnes de même sexe.
    Inceste, polygamie, abolition de la différence des sexes, ces arguments semblent surréalistes.

    La loi fait ressortir ce tréfonds de panique parce depuis la fin du XIXe siècle en Occident, moment où se sont accélérées les transformations de la famille, il y a la crainte récurrente de l’abolition de la toute-puissance paternelle. Divorce, travail des femmes, avortement, à chaque fois, c’est la même panique. Ce n’est peut-être pas surprenant que ces vieilles terreurs resurgissent plus fortement en France qu’ailleurs. La France semble toujours divisée entre Valmy et Vichy. Depuis l’affaire Dreyfus, il y a la France du progrès et celle de la réaction. À l’intérieur de cette opposition, qui en répète une autre plus ancestrale, il existe nombre de nuances qui témoignent de cette identité française divisée : il y a des réactionnaires à gauche et des progressistes à droite. Persiste donc du côté de la réaction cette vieille idée que les femmes appartiennent à l’ordre de la nature et les hommes à celui de la culture.

    L’effacement de la différence des sexes et la peur que la femme sorte de l’ordre naturel sont de vieux mythes

    Ainsi, disait-on à la fin du XIXe siècle, si les femmes se mettent à imiter les hommes en travaillant, il n’y aura plus de différence des sexes. Dans ce cas, elles ne seront plus l’instrument de la reproduction et sortiront de l’ordre naturel. Cet argument va de pair avec l’idée de l’immuabilité d’un modèle familial fondé sur la complémentarité d’une femme et d’un homme. Cette pensée estime que sortir de cet ordre va provoquer des désordres et effacer la différence des sexes. Cette peur est constante depuis les débuts de la famille moderne, après 1789, avec la fin des mariages arrangés. L’effacement de la différence des sexes et la peur que la femme sorte de l’ordre naturel sont de vieux mythes.
    La violence de la réaction s’explique-t-elle parce qu’on se trouve face à la queue de comète de la vie de ces arguments réactionnaires ?

    Cette loi les terrorise car elle les oblige à penser une autre altérité. Les opposants mobilisent sur le slogan de la prétendue abolition de la différence des sexes. Lorsqu’on leur répond que deux hommes sont différents, qu’il y a d’autres formes de différences, pour eux c’est impensable. Il est fascinant qu’ils ne voient pas que les évolutions sont déjà là, que la société n’est déjà plus ce qu’ils croient qu’elle est. Pour défendre la différence des sexes, les opposants à la loi brandissent “le bien de l’enfant”. Mais ils ne peuvent pas prouver que le modèle traditionnel a fait le bien de l’enfant ! Ils revendiquent un idéal de famille qui n’existe déjà plus et qui d’ailleurs n’a jamais existé puisque la famille c’est l’histoire d’un désordre permanent.
    Il est aussi paradoxal d’utiliser cet argument du “bien de l’enfant” lorsqu’on stigmatise les jeunes homosexuels et les enfants d’homosexuels…

    Toute lutte est violente et ce n’est pas mauvais d’étaler verbalement cette violence. Il faut que les enfants d’homosexuels soient capables de se défendre. Il faut les élever dans la possibilité pour eux de cesser d’être discriminés, mais aussi de cesser de jouir d’être discriminés. Il faut leur dire de se défendre à l’école, de ne pas aller se plaindre au gendarme ou demander forcément la protection de l’État. D’où l’importance de voter des lois qui leur permettent de se défendre symboliquement. Les enfants entre eux sont souvent méchants dans les cours de récréation. Ils désirent de la norme et la loi permet de changer les normes. C’est pourquoi je suis favorable à des lois progressistes.
    Les anti-mariage gay se défendent d’être homophobes. Le philosophe Didier Eribon estime que s’opposer à cette loi, c’est déjà être homophobe. Êtes-vous d’accord ?

    Pas tout à fait. Inconsciemment, ils le sont certainement. Pourtant, on ne débat pas avec l’inconscient mais avec de la rationalité. Du point de vue de l’inconscient, dire “on n’est pas homophobe” s’appelle de la dénégation. Ils ont besoin de se défendre de quelque chose qui est en eux. Est-ce de l’homophobie ? Non, du point de vue juridique. De même qu’ils rêvent d’une famille idéale qui n’existe plus, ils ont une conception de l’homosexuel qui n’a plus cours. Leurs ancêtres rejetaient tous les “sodomites” et aujourd’hui les opposants à la loi “aiment” les homosexuels “littéraires”, qui incarnent à leurs yeux une “race maudite” à laquelle n’appartiennent plus les homosexuels normalisés d’aujourd’hui qui veulent entrer dans l’ordre procréatif. Ils “aiment” Jean Cocteau, Oscar Wilde, Marcel Proust, lesquels seraient certainement ravis aujourd’hui d’avoir la paix et de se marier. Michel Foucault, par exemple, y avait pensé. Le plus fascinant, c’est que ces manifestants hostiles à la loi, et qui prétendent représenter la norme, sont désormais du côté de la pathologie.
    C’est-à-dire ?

    Ils ont comme porte-parole un général à la retraite, une ancienne chroniqueuse mondaine un peu écervelée et un cardinal excité. Ils sont dans l’extrémisme. On est là dans une étrange scission du pays. Les opposants projettent sur leurs adversaires des pathologies qui sont les leurs. Au fond, tous les partis sont divisés : François Fillon n’est pas venu à la manifestation du 13 janvier parce qu’il ne sait pas quoi dire. Même le Front national est divisé entre une vieille France vichyste héritée de Drumont et une nouvelle France souverainiste islamophobe et “laïcarde”.
    D’où vient cette demande de normalisation des homosexuels ?

    Elle est venue progressivement. En 1981, l’homosexualité a été dépénalisée en France. La revendication familiale a commencé. Les homosexuels qui élèvent des enfants veulent une filiation. L’hécatombe du sida a joué un rôle : on est passé de l’aspiration à transmettre des biens à celle de transmettre la vie et donc à “faire famille”. Au fond, ce que les homosexuels demandent, ce n’est pas tant le mariage que la possibilité d’une filiation, et c’est cela que les opposants à la loi ne veulent pas leur donner.

    dans d’autres pays, c’est déjà fait

    C’est d’ailleurs pour cela que le point de crispation principal se situe contre l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA)… Se rendent-ils compte que les lois de bioéthique ont, en France, vingt ans de retard ? René Frydman, père du premier bébé éprouvette français, tire sur ce point la sonnette d’alarme. La France, contrairement à de nombreux autres pays, n’a pas “démédicalisé” la PMA qui est réservée aux couples infertiles. Il faut savoir qu’en France, il y a moins de PMA pratiquées et que leur taux de réussite n’est que de 18 %. On n’a pas développé la recherche sur les embryons. Le diagnostic préimplantatoire est interdit ainsi que la gestation pour autrui (GPA). On commence à ouvrir les données sur l’accès au donneur alors que dans d’autres pays, c’est déjà fait.
    Étiez-vous pour que la question de la PMA soit débattue à partir du 29 janvier ou approuvez-vous le fait qu’elle soit traitée dans une future loi sur la famille ?

    Il faut qu’elle soit traitée dans une future loi sur la famille, mais il faut aller vite et ne pas se crisper.
    Êtes-vous sur la ligne d’Élisabeth Badinter qui défend la gestation pour autrui ?

    Complètement, et nous en avons souvent parlé ensemble puisque nous sommes des amies de longue date. On crie à la marchandisation, mais les choses ne se posent pas en ces termes. Pour adopter, il faut attendre des années. Vous naissez sans utérus. Vous faites quoi ? La solution de la mère porteuse est bonne. Mais il faut bien sûr faire une loi pour encadrer la pratique et empêcher justement la marchandisation des ventres. Les pays qui ont autorisé la GPA ont accompagné celle-ci d’une réglementation : uniquement aux femmes déjà deux fois mères et avec l’obligation d’une rencontre entre les deux familles. Cela n’a rien d’un esclavage.
    Comment qualifieriez-vous nos lois de bioéthique ?

    En retard sur les autres pays et très françaises. Dans notre pays jacobin et républicain, l’État se mêle de tout. Tout prend du temps. On réfléchit toujours au bien du citoyen : je m’en félicite d’ailleurs, mais à condition que cela ne soit pas contraire à l’évolution de la science. Au nom du “bien de l’enfant”, on pense encore qu’un enfant né d’un don de sperme doit être physiquement semblable à celui qui serait né naturellement. On veut lui cacher son origine biologique. Mais cinquante ans de psychanalyse ont montré que le merveilleux projet de la République que tous les enfants soient égaux et identiques de ce point de vue-là ne marche plus ! Les enfants nés par PMA veulent connaître leur origine, ils veulent la vérité. C’est la fin d’une conception progressiste qui ne l’est plus : et alors ? On va aller vers d’autres progrès sans apocalypse. En Angleterre, on est plus pragmatique. En France, tout est une affaire d’État. Faut-il s’en émouvoir ? J’aime assez que tout se termine dans la rue, avec des débats, c’est un signe de vivacité.
    Les opposants à l’ouverture de la PMA disent que si les homosexuels y accèdent, ils vont faire croire à l’enfant “qu’il est né de leur lit”…

    Ce sont les opposants qui tiennent un discours pervers

    Ils prennent les homosexuels pour des pervers manipulateurs qui vont forcément mentir aux enfants. En leur attribuant des intentions qui ne sont pas les leurs, ils dévoilent leur jugement sur les homosexuels. Ce sont les opposants qui tiennent un discours pervers. Les homosexuels sont aujourd’hui des névrosés ordinaires avec des problèmes ordinaires. En réalité, les homosexuels sont forcément contraints de dire la vérité aux enfants et ils le font, ce qui oblige d’ailleurs les hétérosexuels à changer leurs mœurs et à ne plus mentir.
    La demande de normalisation des homosexuels pousse-t-elle à changer la PMA et à dire la vérité ?

    Leur demande va permettre de faire évoluer les lois sur la bioéthique. On va passer d’un modèle fondé sur l’idée qu’il doit y avoir une totale ressemblance entre tous les enfants à une conception de l’égalité dans la différence. Chacun a droit à la vérité. Je pense que le savoir psychanalytique a contribué à cette évolution. Les enfants à qui on a menti sur leur origine présentent des troubles identitaires étranges et parfois des troubles scolaires.
    Que pensez-vous des prises de position contre la loi de certains psychanalystes ?

    Ridicules et contraires aux positions des véritables maîtres de la psychanalyse – Freud, Winnicott ou Lacan – qui n’auraient jamais proféré de telles sottises. Mais attention, ne faisons pas d’anachronisme : cette situation historique n’était pas pensable sous cette forme à leur époque et donc, à coups d’interprétations souvent n’importe quoi. Qu’on le fasse au nom d’une conception immuable de la famille héritée du judéo-christianisme, passe encore, mais au nom de Freud ou Lacan, ce n’est pas acceptable ! Rien dans la psychanalyse n’autorise une position aussi réactionnaire sur ces questions.

    Ils oublient tous les engagements politiques de Freud

    Le milieu psychanalytique est dans un état d’indifférence et de méconnaissance grave face à ces problèmes, ce qui est un comble ! Mais heureusement, tout de même, il y a eu des réactions : presque deux mille psychanalystes ont signé une pétition rédigée par Olivier Douville et Laurence Croix pour s’opposer à l’instrumentalisation de la psychanalyse et je pense qu’il y en aura davantage. Dans leur majorité, les psychanalystes prônent la neutralité. Ils oublient tous les engagements politiques de Freud : pour la dépénalisation de l’homosexualité, contre la peine de mort, pour l’émancipation des femmes…

    recueilli par Anne Laffeter

  41. Laurent M says:

    Merci Thierry Jaccaud pour votre article “la vérité pour tous” que l’on vient juste de me signaler.
    Je partage complètement votre point de vue et votre avis. Je précise pour les lecteurs que je suis plutôt de gauche, que j’étais favorable au PACS et que je reste convaincu que la bonne solution aurait été un pacte d’union civile entre personnes de même sexe et la possibilité d’adoption simple (ce qui aurait été également bienvenu pour les nombreux couples recomposés). Cette loi maintenant votée clive durablement la société alors que nous aurions pu nous en passer par les voies bien plus efficaces que j’ai évoqué. Maintenant, en Aout 2013, que pourrions nous faire à l’avenir pour l’aménager dans le sens du droit, de la justice et de la vérité ?

  42. Edele says:

    Bonjour!

    C’est l’adoption plénière elle même qui est un mensonge anthropologique.

  43. Balaen says:

    Je suis belge et membre de Nature & Progrés Belgique et du parti Ecolo. Après avoir pris connaissance du manifeste de Silvia Pérez-Vitoria, j’ai envisagé de m’abonner à la revue l’Ecologiste. Mais j’ai découvert (heureusement avant) cet incroyable engagement de cette revue dans le débat (lui aussi incroyable) sur le “mariage pour tous” en 2013. En Belgique, personne ne comprend le tollé et les résistances qu’ont provoqué en France cette loi égalitaire adoptée depuis longtemps chez nous et dans beaucoup d’autres pays.
    Mais j’ai été complétement ahuri de cette prise de position d’un journal qui se réclame de l’écologie. Celle-ci va totalement à l’encontre de la culture humaniste et tolérante que je crois être un fondement nécessaire à l’écologie poilitique. L’argumentaire que je trouve dans votre article, que j’ai évidemment pris la peine de lire, est affligeant. Il me permet de commence à comprendre les difficultés de l’écologie politique en France, si certaines personnes se réclamant d’une telle conception patriarcale et obsolète de la société y participent. Je crois qu’il serait assez vain pour moi d’ouvrir un débat ici sur le fond de la question. Je crois que d’autres que moi en ont fait l’essai, mais j’ai à peine eu la patience de parcourir le début. Pour conclure, je pense simplement et sincérement que des gens professant votre conception butée de la société n’aide pas la cause écologique.

    • Bonjour, n’êtes-vous complètement ahuri face au développement de l’industrie du bébé, achat et vente d’enfants ? Lisez la description qu’en fait Alexis Escudero par exemple, dans L’Ecologiste n°43 ou dans son livre. Ce n’est pas une prévision pour demain, c’est déjà le cas aujourd’hui. On va acheter sur catalogue un bébé en Californie ou en Inde, avec une esclave-porteuse (belle Une de Charlie-Hebdo sur ce sujet), on le ramène en France, circulaire Taubira quant à la nationalité, l’adoption est désormais possible grâce à la loi “mariage pour tous”. C’est ce que vous appelez humanisme ?! C’est une des conséquences majeures, logique et directe de la loi “égalitaire” comme vous dites très justement sur le mariage homosexuel. L’idéologie libérale s’indigne bien entendu que l’on puisse vouloir restreindre le commerce, comme le dit Pierre Bergé: louer son ventre ou louer ses bras, quelle différence ? Faites-vous la différence ? C’est cette même idéologie qui détruit la nature et l’homme ; vous ne semblez pas le voir. Bonne journée

    • Vous pourrez aussi lire les positions de José Bové contre PMA et GPA, ou les positions de Pierre Rabhi dans le même sens. Bonne journée

  44. Balaen says:

    P.S. Je suis aussi un contributeur de Wikipedia, et je me permets de compléter le court article concernant l’Ecologiste en insérant un lien vers cette page.

    • Bonjour, ce texte en ligne n’a pas été publié dans L’Ecologiste mais, comme indiqué à la fin du texte en ligne, dans l’hebdomadaire L’Aurore du Bourbonnais. J’ai publié d’autres textes autour de ce sujet dans le numéro 39 de L’Ecologiste : “Que dit la nature” en éditorial p. 3 et “Mariage pour tous, où va-t-on” (p. 53-54). Bonne journée

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