Selon le magazine Causeur, j’aurais dit que les énergies renouvelables ne remplaceraient pas plus “d’un demi-réacteur nucléaire”. Bien entendu, je n’ai jamais dit une ânerie pareille. Il ne s’agit pas d’un demi-réacteur, mais de zéro. Oui, zéro. Le projet de loi sur la transition énergétique actuellement en discussion au Parlement prévoit ainsi une augmentation considérable de la part relative des énergies renouvelables (excellente nouvelle en soi évidemment) mais aussi en son article 55 de fixer la puissance nucléaire de l’ensemble des réacteurs français à 63,2 gigawatts. Soit exactement la puissance nucléaire actuelle. En bref: si le projet de loi est adopté tel quel, alors le développement des énergies renouvelables servira à alimenter une croissance de la consommation d’électricité mais ne remplacera pas le moindre réacteur, demi-réacteur, ou quart de réacteur nucléaire. Ce projet de loi ne mérite donc pas d’être appelé de “transition énergétique”, mais bien plutôt de maintien du nucléaire. Cela mérite bien plus que quelques lignes de blog: cela sera le sujet du dossier du prochain numéro de L’Ecologiste à paraître fin novembre.
Le projet de loi est consultable ici : http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/0-_Projet_de_loi_relatif_a_la_transition_energetique_pour_la_croissance_verte.pdf
L’Ecologiste est disponible en kiosque ou sur abonnement.
www.ecologiste.org
Une bonne analyse de cette tromperie se trouve ici :
http://energeia.voila.net/nucle/ambiguite_nucleaire.htm
Cette prétendue transition ne fait que conserver le nucléaire, sans organiser la fermeture d’un tiers des réacteurs comme cela serait logique, sans mettre en oeuvre un programme ambitieux de développement des énergies renouvelables pour permettre de remplacer l’électricité nucléaire qui devrait disparaître.
Car la consommation d’électricité n’augmentera pas plus au cours des prochaines années que lors des années récentes.