Le rapport d’expertise demandé par Ségolène Royal et rendu public ce lundi 27 octobre 2014 donne trois éléments clefs:
- Le projet de barrage a été décidé « sans réelle analyse des solutions alternatives possibles » (page 3).
- Pour combien d’agriculteurs ? « Nous estimons que le nombre de bénéficiaires du barrage de Sivens est de l’ordre de 30. » (page 19). Trente exploitants agricoles. Dérisoire.
- Le tout pour un coût de 8,4 millions d’euros hors taxes, dont 4,5 apportés par l’Agence de l’eau, 2 millions par l’Europe et 0,1 par la Région, le reste étant à charge du Conseil général du Tarn, porteur du projet.
Le projet de barrage de Sivens est donc d’une absurdité exemplaire et aujourd’hui criminelle.
Le rapport affirme également très clairement que la décision de réaliser ce barrage a été prise en raison des habitudes locales depuis des lustres : « la ‘culture collective de l’irrigation’ a conduit à une forte implication financière des collectivités territoriales et de l’Agence de l’eau » (p. 15). Le rapport précise que la présence d’une société d’aménagement régional, la CACG, pouvant se substituer aux collectivités pour réaliser des travaux d’hydraulique, « a conduit celles-ci à y recourir régulièrement ».
Voilà pourquoi aucune autre solution n’a été étudiée. C’était tellement plus simple de faire comme d’habitude, de rester dans le désastreux modèle industriel des années 1970. C’est justement depuis 1979 que l’actuel président PS du Conseil général, Thierry Carcenac, porteur du projet, est élu conseiller général. En septembre 2014, il a été élu sénateur PS du Tarn.
Le rapport des experts est consultable sur le site de la préfecture du Tarn: http://www.tarn.gouv.fr/IMG/pdf/009953-01_rapport.pdf
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