Voilà une énorme surprise : Paul Ehrlich, le biologiste de Stanford mondialement célèbre pour avoir écrit le best-seller La bombe P sur les dangers de l’accroissement de la population mondiale en 1968 (et en 1971 en traduction française) a été officiellement invité pour intervenir lors d’un colloque au Vatican le 27 février 2017. Le colloque porte sur l’extinction des espèces, “Biological extinction”, et n’a donc visiblement pas de tabou sur la question démographique. Le programme indique également la participation de Mathis Wackernagel, père du concept de l’empreinte écologique, ou l’astrophysicien Martin Rees, auteur de “Notre dernier siècle” traduit chez Lattès (2004).
On se rappellera que l’encyclique sur l’écologie Laudato Si n’abordait pas vraiment la question démographique. En revanche, elle affirmait très clairement le “droit intrinsèque” à l’existence des espèces et même des écosystèmes : dès lors, la question des limites de l’augmentation de la population humaine sur Terre se pose. Cette question paraît donc désormais à l’ordre du jour dans l’enceinte même du Vatican, dans un colloque qui durera du 27 février au 1er mars.
Thierry Jaccaud, rédacteur en chef de L’Ecologiste.
L’Ecologiste n°48 est disponible en kiosque ou sur commande.
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Le programme officiel du colloque : http://www.pas.va/content/dam/accademia/booklet/booklet_extinction.pdf
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Il faut savoir que Paul Ehrlich a co-signé en 1981 un ouvrage magistral sur l’extinction des espèces, un thème qu’il a repris en 2015 en publiant «The annihilation of Nature» avec Anne Ehrlich et Gerardo Ceballos. Il donne aussi des conférences très courues sur ce sujet depuis plusieurs années. Son appel à l’engagement et à l’action pour la conservation de la nature ne doit pas rester sans réponse.