L’éolien ne doit pas cacher Fessenheim

Ce jeudi 17 janvier 2013 après-midi, le projet de loi Brottes sur la tarification progressive de l’énergie, rejetée par le Sénat à la fin de l’année dernière, revient en discussion à l’Assemblée nationale. Le principe est excellent : plus on consomme, plus le tarif de l’énergie augmente. Peut-on mettre en oeuvre ce principe sans créer une usine à gaz ? Nous verrons le système adopté par les députés.

Il n’y a pas que cela dans le projet de loi Brottes. Ont été rajoutés des articles qui n’ont rien à voir, notamment sur l’éolien terrestre avec la suppression des fameuses “ZDE”, Zones de développement éolien, définies par les communes ou intercommunalités, et la suppression du seuil de cinq mâts minimum par site éolien visant à éviter le mitage. Que sont les ZDE ? Essentiellement, un outil de démocratie locale. En effet, elles sont définies par les intercommunalités le plus souvent. Elles nécessitent des délibérations des communes, et des débats avec les habitants sur un sujet qui les concerne directement. La suppression pure et simple des ZDE serait indigne.

Quant à la règle des cinq mâts, elle relève du compromis pour éviter le mitage. La supprimer reviendrait à miter le territoire, pour une contribution supplémentaire minime à la production d’électricité et un coût maximal.

Pour conclure, une éolienne dans le paysage, 150 mètres de haut en bout de pale, ça se voit. C’est une des raisons des opposants et certainement l’une des raisons de ses partisans à l’Assemblée : voyez, on fait quelque chose, la preuve, c’est même gigantesque, sous vos yeux. Ce que je vois surtout, c’est que cette bataille sur la poursuite de l’éolien industriel terrestre en France masque l’inaction totale du gouvernement sur le seul engagement concret qu’il a pris sur le nucléaire, figurant dans la proposition n°41 de François Hollande et largement débattu pendant la campagne présidentielle : la fermeture des deux réacteurs de Fessenheim.  Le gouvernement a reporté cette fermeture à la saint Glinglin politique, c’est à dire fin 2016, à la veille de la nouvelle élection présidentielle. La centrale de Fessenheim est un danger public : c’est la raison que François Hollande a avancée pour la fermer. Alors il ne faut pas attendre. La fermeture de Fessenheim, c’est maintenant. L’éolien ne doit pas cacher Fessenheim.

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